La pax romana semble être la seule paix possible, car elle est voulue par les dieux et s’incarne à travers la personne de l’empereur. Ceux qui la déstabilisent sont désignés comme des superbus, des « orgueilleux », qu’il faut dompter. Cette paix romaine est l’aboutissement d’un long mouvement de conquête inexorable commencé en Italie et découle d’une hégémonie romaine. Cette hégémonie est en réalité le résultat d’une mise en récit par les érudits antiques qui présentent la conquête romaine sur les autres peuples comme une évidence. Des défaites viennent mettre à mal cette volonté de domination de l’univers par les Romains, notamment quand cette volonté subit des revers contre des peuples lointains Les défaites dans les confins apparaissent comme des fins brutales de l’expansion romaine sur l’oikoumène. Celles qui ont le plus marqué l’histoire et les récits antiques sont celles de Carrhes en 53 av.n.è et de Teutobourg en 9. Contrairement à certaines civilisations comme l’Égypte, les Aztèques, ou Athènes dans le cas de la défaite de 404 av.n.è7, les Romains n’ont pas fait disparaître les défaites les plus retentissantes de leur histoire. Il apparaît intéressant de comprendre comment et dans quel but la culture populaire se réapproprie ces défaites.