L’industrialisation des années 60 a marqué un tournant décisif dans le secteur de l’élevage en France. Aujourd’hui, ce secteur se trouve à un carrefour crucial, confronté à des défis majeurs. D’une part, la demande croissante des marchés extérieurs pousse à augmenter la production pour maintenir la compétitivité internationale. D’autre part, certains consommateurs européens, de plus en plus attentifs à la qualité et à la traçabilité des produits, exigent une production plus éthique et transparente. Cette dualité conduit à une spécialisation croissante au sein de la filière porcine française. D’un côté, des exploitations adoptent un modèle industriel intensif pour répondre aux exigences des marchés mondiaux. De l’autre, des filières labellisées émergent, se focalisant sur la différenciation et la qualité pour attirer des consommateurs exigeants. Ce contexte oblige ainsi la filière porcine à s’adapter et à se réinventer afin de rester compétitive et durable tout en répondant aux défis économiques, environnementaux, sanitaires et sociaux actuels. Cette recherche analyse l’évolution historique de l’élevage porcin, en mettant l’accent sur les distinctions entre les exploitations du bassin porcin breton et celles de Normandie, ainsi que sur les approches conventionnelles et biologiques. Elle explore les leviers et les obstacles à l’adaptation des éleveurs face à un contexte en perpétuelle mutation.