CONTEXTE et OBJECTIF : l’adénocarcinome naso-sinusien de type non intestinal (ADK non-ITAC) est un cancer rare, dont la stratégie de prise en charge n’est pas clairement établie. Notre objectif principal était l’analyse rétrospective des facteurs pronostics de survie chez les patients pris en charge d’un ADK non-ITAC naso-sinusien en France. Nos objectifs secondaires étaient de rechercher les facteurs de risques de récidive locale et à distance, d’évaluer l’intérêt de la radiothérapie post opératoire et de décrire la valeur pronostique du grade histologique. MÉTHODE : cette étude s’appuie sur la base de données du Réseau d’Expertises Français des Cancers Orl Rares (REFCOR) et inclut des patients avec ADK naso-sinusien non-ITAC traités de façon curative de 2008 à 2019, dans 14 centres en France. Nous avons recueilli des données sur les traitements, les résultats histologiques et oncologiques et les toxicités. Ainsi que les données de survie globale, spécifique et sans récidive pour en déduire les facteurs pronostics. RÉSULTATS : 35 patients ont été inclus. 94,3 % des patients ont bénéficié d’une chirurgie à la prise en charge initiale. 45,4 % d’entre eux ont eu une radiothérapie adjuvante et 3 % une radio chimiothérapie adjuvante. Le taux de survie globale à 5 ans était de 78 %, pour une durée moyenne de suivi de 4 ans et 7 mois. Les facteurs de mauvais pronostic retrouvés en analyse univariée étaient : le haut grade (HR = 13), le stade TNM évolué (3 ou 4) (HR = 4,9), les marges positives (HR = 6), l’envahissement méningé (HR = 5,4) et l’envahissement du sinus caverneux (HR = 7,6). Le haut grade de différenciation tumoral est en analyse multivariée le seul facteur de risque de mauvais pronostic (HR = 10,7). CONCLUSION : notre étude est actuellement celle avec l’effectif le plus important concernant l’analyse des ADK non-ITAC au niveau naso-sinusien. Cette étude et l’identification de ces différents facteurs de mauvais pronostic pourront permettre de guider le praticien lors du choix de la stratégie thérapeutique.