Mémoires Année : 2024

Mort subite suspectée d’origine cardiaque : revue de la littérature, expérience des neuf dernières années au CHU d’Amiens

Perrine Rose
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1465138
  • IdRef : 281023212

Résumé

Contexte : La mort subite est un problème de santé publique majeur, affectant des individus de tous âges, mais avec une incidence plus élevée chez les adultes et personnes âgées. Les principaux marqueurs de risque incluent le sexe, les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires, les facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels comme l'hypertension artérielle, le diabète, et le tabac. Les causes varient selon l'âge, avec une prédominance de cardiopathies ischémiques chez les adultes et des causes structurelles ou génétiques chez les plus jeunes. La littérature a montré que le bilan n’était pas toujours exhaustif (jusqu’à 40% des morts subites ne sont pas explorées), et qu’il existe des disparités régionales dans les étiologies de mort subite. Objectif : L’étude de la cohorte consiste à recueillir les étiologies de mort subite au CHU d’Amiens et d’étudier l’exhaustivité du bilan réalisé. Méthodes : Il s’agit d’une cohorte rétrospective incluant 124 patients ayant présenté un arrêt cardiaque extra-hospitalier pris en charge au CHU d’Amiens de mai 2014 à mai 2023. Nous avons recueilli les caractéristiques des patients, les examens réalisés et les conclusions phénotypiques finalement retenues. Résultats : La population était majoritairement représentée par des hommes (66.9%), avec au moins un facteur de risque cardiovasculaire (62.9%). Dans notre population, 16.9% des cas avaient des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires. La majorité des cas de mort subite (74.2%) est survenue lors d'un effort physique sur fibrillation ventriculaire (84.7%). Les premiers examens réalisés dès le secteur de réanimation ont permis d’établir 54% des étiologies (notamment grâce à l’ECG, l’échocardiographie et la coronarographie), puis 15.3% d’étiologies supplémentaires ont été définies dans le service de cardiologie (notamment par la réalisation de l’IRM cardiaque et les tests pharmacologiques). Avec le suivi à long terme et l’ajout des analyses génétiques, c’est finalement 84.7% des étiologies qui ont été établies. Parmi les étiologies retrouvées, la cardiopathie ischémique a été identifiée comme la cause principale, suivie de la fibrillation ventriculaire idiopathique et des cardiomyopathies. Cependant, 15.3 % des patients n’ont pas pu bénéficier des examens complémentaires complets du fait d’une instabilité hémodynamique ou d’un décès prématuré. Discussion : Cette étude, menée au CHU d'Amiens, a analysé les causes de mort subite sur neuf ans, révélant que 52.2% des cas étaient liés à la cardiopathie ischémique. Bien que les diagnostics soient souvent établis, 15.3% des patients n'ont pas bénéficié d'un bilan complet, ce qui reste un taux inférieur à ce qui est décrit dans la littérature. La création d'une filière mort subite améliorerait la prise en charge des patients et la prévention des décès au sein des familles à risque. Conclusion : Ces données soulignent l'importance d'une approche multidisciplinaire incluant de nombreux examens complémentaires dont l'analyse génétique pour le diagnostic et la prise en charge des patients ayant présenté un arrêt cardiaque. Cette organisation pourrait passer par un protocole standardisé par le biais d’une filière mort subite.
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Citer

Perrine Rose. Mort subite suspectée d’origine cardiaque : revue de la littérature, expérience des neuf dernières années au CHU d’Amiens. Cardiologie et système cardiovasculaire. 2024. ⟨dumas-04748288⟩
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