L'infertilité est un problème de santé publique majeur touchant environ une personne sur six à l'échelle mondiale. Le papillomavirus humain (HPV), principal agent des infections sexuellement transmissibles, affecte près de 80 % de la population au cours de la vie, hommes et femmes confondus. Si les liens entre l'HPV et les cancers, notamment du col de l'utérus, sont bien établis, l'impact potentiel de ce virus sur la fertilité reste controversé et largement inexploré. Cette thèse vise à évaluer l'effet de l'infection à HPV sur la fertilité masculine et féminine, ainsi que sur les résultats des techniques d'aide médicale à la procréation (AMP), à travers une revue systématique de la littérature scientifique disponible. Une recherche bibliographique exhaustive a été conduite, sélectionnant des études portant sur l'impact de l'HPV sur les risques obstétriques, les paramètres spermatiques, et les résultats des techniques d’aide médicale à la procréation. Les résultats révèlent des données hétérogènes, mais la plupart des études montrent un lien entre l'infection à HPV et une altération des paramètres spermatiques. Concernant les fausses couches, les naissances prématurées ou les ruptures prématurées des membranes, les études sont controversées. Plusieurs études semblent montrer un impact négatif du HPV sur les résultats des tentatives d'AMP, que ce soit pour l'IIU ou la FIV, bien que des divergences subsistent entre les conclusions. L'hétérogénéité des résultats observée dans la littérature peut être attribuée à des méthodologies et des populations étudiées différentes. Des études supplémentaires seraient donc nécessaires pour affirmer ou non l'impact réel du HPV sur la fertilité. Si cet effet est confirmé, il serait alors essentiel d'explorer les options thérapeutiques ciblant le HPV, telles que la préparation des spermatozoïdes ou la vaccination, afin d'évaluer leur bénéfice potentiel.