Depuis les années 2000 la France observe une baisse de ses effectifs de médecins toutes spécialités confondues, et cet appauvrissement est encore plus marqué en médecine générale. En parallèle, la population française continuant de croître et de vieillir, la demande de soins progresse. De plus, le changement de pratique des nouvelles générations de médecins, conjugué aux inégalités de leur répartition sur le territoire, accentue le déséquilibre entre l’offre et la demande de soins, notamment pour les Soins Non Programmés (SNP), comme en témoignent les recours inappropriés aux services d’urgences. Il s’agit ici d’une étude qualitative reposant sur une analyse thématique des données obtenues par entretiens individuels semi-dirigés de patients des cabinets médicaux participants à la PAIS de l’Est-Béarn. L’objectif est de sonder leur ressenti sur l’ensemble de leur prise en charge via la PAIS. Nos résultats montrent que la plateforme semble être une réponse satisfaisante aux demandes de SNP, et donc une alternative aux structures d’urgences. Grâce à un secrétariat renforcé, le dispositif paraît facilement accessible et efficace. Les patients semblent avoir confiance dans le corps médical concernant les soins et la gestion de leurs données de santé. La coordination autour du dossier médical et le partage des données de santé renforce le sentiment de continuité des soins et permet une sécurisation du parcours. Cependant, on constate un manque d’information chez les patients, tant sur la structure du dispositif que sur le partage des données médicales au sein du réseau. Il conviendrait donc de renforcer la communication sur la PAIS et de rechercher le consentement des patients sur le partage des données de santé. Dans le contexte actuel de restructuration de la régulation médicale et de la gestion problématique des SNP, la PAIS offre à la médecine générale un outil de gestion pertinent des SNP en journée, bénéficiant tant aux patients qu’au système de santé.