Objectif : l’objectif principal de cette étude est d’évaluer l'impact de la charge anticholinergique sur le risque de chute chez les patients âgés de 75 ans et plus admis aux urgences. Les objectifs secondaires incluent l’évaluation de l’influence des médicaments à risque accru de chute (FRIDs) et la comparaison des échelles anticholinergiques pour déterminer laquelle est la plus prédictive des chutes. Méthodes : étude rétrospective, épidémiologique et quantitative menée sur une population de 237 patients âgés de 75 ans et plus, admis aux urgences de l’Hôpital Nord et de la Timone entre le 1er et le 15 avril 2023. Les patients ont été divisés en deux groupes : ceux ayant subi une chute et ceux n’ayant pas chuté. Les analyses statistiques incluaient des tests de comparaison entre les deux groupes et une analyse multivariée pour identifier les facteurs associés aux chutes. Résultats : parmi les 237 patients inclus, 81 (34 %) ont présenté une chute. Les antécédents de chutes ou de fractures traumatiques sont fortement associés à un risque accru de chute (OR ajusté > 4). En revanche, aucune association significative n’a été trouvée entre la charge anticholinergique et le risque de chute, et les échelles utilisées ne se sont pas révélées prédictives des chutes dans cette population. De plus, la polymédication excessive était moins fréquente chez les patients chuteurs, contrairement à ce qui est souvent décrit dans la littérature. Conclusion : cette étude confirme l’importance des antécédents de chutes comme facteur de risque majeur chez les aînés, mais n’a pas démontré d’association significative entre la charge anticholinergique et les chutes. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle des médicaments anticholinergiques dans cette population.