Introduction : La sclérose en plaques est une maladie chronique neurodégénérative au cœur des problématiques de notre société d’urbanisation. Son processus inflammatoire cause un large tableau clinique, se traduisant par une atteinte motrice dans la majorité des cas. La marche de ces patients constitue de ce fait, une véritable clé de voute de la prise en charge rééducative pour le kinésithérapeute. La méthode Pilates, récemment mise à profit comme un réel outil de rééducation, semble en lien avec les enjeux de la rééducation de la marche de cette atteinte neurologique. Objectif : Cette revue a donc pour objectif d’étudier l’efficacité de la méthode Pilates dans la rééducation de la marche chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP). Méthode : Des recherches dans différentes bases de données (PubMed, Cochrane et PEDro) jusqu’au 31/01/2024. Seuls les essais contrôlés randomisés étudiant des sujets majeurs atteints de SEP avec un EDSS≤ 6.5. Les études n’étudiant pas la marche, comprenant d’autres pathologies que la SEP ou combinant le Pilates avec d’autres méthodes, ne seront pas inclues dans cette revue. Les risques de biais des études seront évalués à l’aide l’échelle PEDro. Le critère de jugement principal choisi est la vitesse de marche (Outils de mesure : Mesure vitesse de marche, T25-FW, 6M-WT, 10M-WT et 2M-WT). Le critère de jugement secondaire est les limitations à la marche (Outils de mesure : TUG et MSWS-12). Les résultats seront sous forme de diagramme, tableaux ou Forest plot dès qu’il est possible. Résultats : 4 articles ont été inclus dans cette ébauche de méta-analyse (163 participants au total). Les résultats obtenus sont très hétérogènes, et aucun résultat statistiquement significatif a été trouvé pour aucun des critères. De plus, nombreux biais ont été détectés. Ainsi, la pertinence clinique n’a pu être démontrée. Discussion : Bien que le Pilates n’ait pas montré d’intérêt clinique par rapport à une rééducation « traditionnelle ». La balance bénéfices/risques en sa faveur, ainsi que nombreux travaux scientifiques qui démontrent son efficience de manière plus général, nous mènent à penser que son utilisation en tant que méthode alternative, et non comme rééducation de choix, pourrait trouver sa place dans le large éventail d’outils du kinésithérapeute dans une prise en charge longue telle que la SEP. Il apparaît alors évident que des recherches plus nombreuses et de meilleure qualité méthodologique permettraient d’apporter de plus amples réponses à notre questionnement initial. Autres : Aucun financement, ni conflit d’intérêts ne sont à déclarer pour cette revue.