Introduction : Malgré l’augmentation considérable des taux de césariennes au niveau mondial ces dernières années, les taux de césariennes en France restent stables depuis 2003. Quelques études montrent que des césariennes sont réalisées sur demande maternelle en France, mais il n’existe aucune donnée sur les pratiques des gynécologues-obstétriciens vis-à-vis de cette demande. L’objectif de cette étude était d’explorer les attitudes et les pratiques des soignants face à une demande maternelle de césarienne. Méthode : Des entretiens qualitatifs semi-directifs, au nombre de 12, ont été menés auprès de gynécologues-obstétriciens exerçant dans des structures hospitalières publiques ou privées d’Île-de-France. Ces entretiens ont été retranscrits puis analysés par thématique. Résultats : L’attitude des médecins varie et dépend de leur perception des risques d’une césarienne sans indication médicale, des motivations des femmes et du contexte clinique. Les pratiques se basent sur un accompagnement personnalisé des femmes en demande, consistant en l’identification des motivations des femmes, la délivrance d’une information complète et loyale, et la proposition de consulter un psychologue. Le choix de la voie d’accouchement repose sur une décision médicale partagée entre le médecin et la patiente, ou sur une décision collégiale avec l’équipe obstétricale. Conclusion : En France, les recommandations en matière d’accompagnement des femmes en demande de césarienne sont en partie appliquées par les soignants. Il faudrait cependant désormais explorer l’aspect quantitatif de ces pratiques et leur impact sur les taux de césariennes.