Introduction : le système de soins non programmés en France est complexe, mêlant le secteur libéral et le secteur hospitalier. L'activité des médecins généralistes a chuté de 11% en dix ans, en partie parce que beaucoup se tournent vers d'autres types de pratiques, réduisant ainsi l'offre de soins de premier recours. Parallèlement, la demande de soins ne cesse de croître, contribuant entre autres à engorger les services d'urgences. L’objectif principal de l’étude est d’analyser la prise en charge des patients adressés par un médecin généraliste au service d’accueil des urgences (SAU) du centre hospitalier (CH) de Martigues. L’objectif secondaire est d’analyser l’orientation post-urgences des patients en réalisant une analyse comparative des sous-groupes « patients hospitalisés » et « patients retournés à domicile ». Matériel et méthode : c’est une étude quantitative, descriptive, rétrospective menée au sein du SAU du CH de Martigues. Elle porte sur 118 patients âgés de plus de 16 ans, adressés aux urgences par un médecin généraliste entre le 27 décembre 2023 et le 28 mars 2024. Résultats : concernant la prise en charge des patients aux urgences, 88.14% ont eu un bilan biologique, 68.64% ont eu au moins un examen d’imagerie et 44.07% ont bénéficié d’un avis spécialisé. A propos de l’orientation post-urgences, nous avons retrouvé un taux d’hospitalisation de 39.04%. Sur les patients hospitalisés, 41.31% l’ont été en médecine conventionnelle, 6.52% en soins intensifs cardiologiques, 23.91% en chirurgie, 2.17% en réanimation, 19.57% en UHCD et 6.52% ont été transférés dans un autre hôpital. L’âge, la provenance, le motif de recours, le fait d’avoir eu un bilan biologique ou un avis spécialisé et la priorisation initiale avaient un impact significatif sur l’orientation post-urgences. Discussion : nos résultats étaient concordants en majorité avec les résultats de la littérature. Lorsque ce n’était pas le cas, c’était probablement à cause d’un manque de puissance de notre étude. Notre travail met en évidence les difficultés rencontrées par les médecins généralistes, notamment pour l’accès rapide aux examens complémentaires et aux avis spécialisés en ville. Une amélioration de la communication et du lien ville/hôpital semble être la clé. Elle pourrait passer, entre autres, par l’amélioration de l’accès aux examens complémentaires et aux avis spécialisés, ainsi que par la réorganisation de la prise en charge de certains motifs d’adressage ou des hospitalisations programmées. L’objectif final serait de faciliter le travail des médecins libéraux et de désengorger les services d’urgences.