Contexte : les adénocarcinomes coliques droits (ACD) métastatiques sont associés à un plus mauvais pronostic que les adénocarcinomes coliques gauches (ACG). Cet impact oncologique suivant la localisation en situation non métastatique est moins évident dans la littérature. Notre objectif était donc de comparer les suites post-opératoires et le pronostic des adénocarcinomes coliques non métastatiques opérés, en fonction de leur localisation. Méthodes : tous les patients opérés d’un adénocarcinome colique non métastatique, entre Janvier 2014 et Décembre 2022, dans un centre de référence ont été rétrospectivement inclus. Deux groupes ont été définis en fonction de la localisation droite (ACD) ou gauche (ACG). Les données pré, per-et post-opératoires, ainsi que les résultats oncologiques et les survies ont été comparés. Résultats : 396 patients ont été inclus dans l’étude, répartis en localisation droite (n=191, 48%) et localisation gauche (n=205, 52%). Les ACD étaient diagnostiqués chez des patients plus âgés que ceux avec un ACG (73 ±13 vs 70 ±13 ans, p=0,006), mais les caractéristiques démographiques étaient similaires entre les 2 groupes, à l’exception de l’insuffisance rénale chronique plus fréquente à droite (11 vs 4%, p=0,02). Les modes de révélation différaient entre les 2 groupes, de même que les données peropératoires, avec significativement moins d’abord mini-invasif (32 vs 61%, p<0,001), moins de stomie (4 vs 30%, p<0,001), et moins de drainage (30 vs 46%, p=0,001) à droite. Mais les suites postopératoires étaient similaires entre les 2 groupes. Les résultats histologiques étaient significativement plus péjoratifs pour les ACD : plus souvent indifférenciés (13 vs 4%, p<0,001), avec une composante mucineuse (24 vs 9%, p<0,001) et des cellules en bague à chaton (5 vs 1%, p=0,002). Le statut microsatellitaire instable était plus fréquemment observé à droite (31 vs 7%, p<0,001). Les ACD présentaient un pronostic plus défavorable que les ACG, avec des taux de survie globale et sans récidive à 1, 3 et 5 ans significativement inférieurs : 87, 67 et 46% vs 87, 75 et 62% (p=0,02) et 75, 57 et 39% vs 81, 68 et 56% (p=0,01), respectivement. En analyse en sous-groupes selon les stades tumoraux, les taux de survie globale étaient significativement diminués à droite, en présence de stades III (82, 61, 40% vs 87, 76, 60%, p=0,03). Conclusion : les adénocarcinomes coliques droits et gauches sont différents en termes de présentations cliniques, caractéristiques oncologiques et surtout pronostic. Ce pronostic plus défavorable à droite sera peut-être amélioré avec l’essor de l’immunothérapie.