Cette étude réalisée dans 8 élevages bovins laitiers français a permis de faire un état des lieux des pratiques hygiéniques couramment utilisées par les éleveurs, d’évaluer la propreté du matériel par ATPmétrie ainsi que la qualité microbiologique des colostrums prélevés via des analyses bactériologiques de flores totale et coliforme. La première étape de notre étude consistait à mettre en évidence des « pratiques à risque » chez nos éleveurs et de leur proposer d’effectuer des changements pour les améliorer. Par la suite, l’objectif a été de comparer les résultats d’ATPmétrie et de bactériologie des colostrums avant et après application de ces nouvelles pratiques afin d’évaluer l’impact qu’elles ont eu sur ces paramètres. Pour cela, 66 mesures d’ATPmétrie ont été réalisées sur le matériel et 78 colostrums ont été analysés au cours des deux phases de l’étude. Une amélioration de la propreté du matériel ainsi que de la qualité bactériologique des colostrums a été mise en évidence à la suite de l’application de ces nouvelles pratiques hygiéniques au sein des 8 élevages. Précisément, nous avons mis en évidence une corrélation significative entre l’hygiène de l’opérateur et celle du matériel avec les données d’ATPmétrie. Pour les données bactériologiques du colostrum, la seule corrélation significative que nous avons établie concernait l’hygiène du matériel. À l’issue de l’étude, chaque éleveur a reçu une fiche bilan et des recommandations fondées sur ses propres résultats. Des dosages en IgG sériques chez les veaux issus des mères prélevées ont également été réalisés afin de caractériser l’évolution du transfert d’immunité passive consécutivement aux changements de pratiques mais aucune corrélation significative n’a été mise en évidence. Globalement, les résultats de notre étude ont confirmé l’importance de l’hygiène dans le cadre de la prévention de la contamination bactérienne du colostrum en élevage bovin laitier.