CONTEXTE : les commotions cérébrales représentent un problème majeur de santé public dans le domaine du sport. Les conséquences graves pouvant découler d’une gestion inadéquate de ces situations ont permis une prise de conscience de ces dangers. Années après années, plusieurs déclarations ont formulé des recommandations pour optimiser la prise en charge de ces commotions cérébrales. Les techniques d’imagerie classique (TDM, IRM) sont le plus souvent normales dans ces situations. L’imagerie en tenseur de diffusion, technique d’IRM avancée, a permis de décrire des perturbations de la microstructure de la substance blanche. OBJECTIF : mettre en évidence l’existence de perturbations de la microstructure de la substance blanche lors de commotions cérébrales à l’aide du DTI ; comparer les paramètres de DTI mesurés à la phase semi-aigue (< 7 jours) et à distance (30 jours) ; étudier la corrélation de ces résultats avec l’examen clinique des patients grâce à l’outil SCAT 5. MATÉRIEL ET MÉTHODES : un total de 56 patients commotionnés dans un cadre sportif ayant bénéficié d’une évaluation clinique a bénéficié d’une IRM encéphalique avec notamment la séquence DTI dans les 7 jours suivant le traumatisme puis à 1 mois. À visée comparative, 20 volontaires ont bénéficié de 2 IRM avec séquence DTI à 1 mois d’intervalle. Une analyse par VOI a été réalisée pour chaque IRM dans 5 régions d’intérêts associée à une segmentation automatique du nombre de fibres de substance blanche. Une comparaison au sein de chaque groupe et entre groupes a été réalisée après appariement à l’âge et au sexe. RÉSULTATS : lors de la comparaison de la différence d’évolution des paramètres du DTI entre 2 IRM chez les cas et les témoins, nous avons pu observer des modifications significatives de la FA dans les ROD et la MD dans les ROG dans le groupe commotionné. Dans ce même groupe, une différence marginale de la RD a pu être mise en évidence dans les ROD et ROG. Par ailleurs, le nombre de fibres de substance blanche a significativement diminué entre la 1ère et la 2ème IRM dans le groupe « commotion » alors qu’il restait stable dans le groupe contrôle. L’évaluation clinique initiale grâce à l’outil SCAT 5 n’est que très peu prédictive de la sévérité d’une commotion cérébrale. CONCLUSION : cette étude renforce l’idée qu’il existe des modifications structurelles de la substance blanche cérébrale après une commotion cérébrale. Toutefois, ces lésions sont difficilement détectables sur des modalités d’imagerie classique. Il est donc essentiel de poursuivre les recherches sur les anomalies décelées sur la séquence DTI, afin de préciser au mieux ces anomalies, et ce dans un but de prévention et d’optimisation de la prise en charge de ces commotions.