Introduction : Il n’y a pas d’étude épidémiologiques sur les dengues graves à l’île de la Réunion. Le but de cette étude était d’étudier l’épidémiologie, la clinique, le pronostic des patients admis en réanimation à l’île de la Réunion pour dengue sévère. Méthodes : C’était une étude rétrospective qui évalue tous les patients âgés de > 18 ans et hospitalisés dans une des trois unités de réanimation de l’île de la Réunion entre janvier 2017 et décembre 2022. Les cas de dengues étaient identifiés par reverse-transcriptase polymerase chain reaction (RT-PCR), TROD (tests rapides d'orientation diagnostique) et sérologies. Résultats : Sur la période d’étude, il y a eu 137 cas de dengues sévères enregistrés ce qui correspond à une incidence globale d’environ deux cas pour mille habitants. La co-infection était fréquente (un tiers des patients). Les motifs les plus fréquents d’admission en réanimation étaient le choc vasoplégique (14%) et le choc cardiogénique (10%). Dans l’analyse multivariée la fréquence respiratoire et la nécessité de catécholamines étaient des facteurs de risque indépendant de mortalité. Conclusion : Cette étude était la première étude multicentrique menée à la Réunion s’intéressant à l’ensemble des dengues sévères admises en réanimation. L’incidence globale de la dengue sévère en réanimation était autour des deux cas pour mille habitants. La mortalité associée aux dengues en réanimation était importante (25%). La co-infection était fréquente (un tiers des cas) et devrait être rechercher de manière systématique.