Introduction : les montres et les bracelets connectés, technologie émergente depuis une dizaine d’année, sont capables de mesurer la fréquence cardiaque, la saturation, la tension artérielle, de réaliser un tracé ECG une dérivation, d’appeler automatiquement les secours ou un proche en cas de situation à risque. Des notifications sont émises en cas de rythme cardiaque irrégulier. De nombreuses études s’intéressent au sujet et ont démontré l’efficacité de ces fonctions dans des conditions expérimentales principalement. Aucune étude ne s’est jamais intéressée à leur implication dans les appels d’urgence. Objectifs : décrire l’utilisation de ces objets connectés lors des appels au SAMU-Centre 15. Matériel et méthodes : nous menons une étude observationnelle, descriptive et rétrospective en nous basant sur les scripts des appels au SAMU de Bordeaux entre janvier 2015 et octobre 2021, en isolant ceux mentionnant un objet connecté par recherche d’entités nommées. Résultats : sur la période donnée, 126 appels concernent des montres ou bracelets connectés et parmi eux, 112 concernent l’enregistrement du rythme cardiaque, 6 sont relatifs à la prise de tension artérielle, 4 à la prise de saturation et 4 sont liés à la fonction d’alerte de la montre. Parmi les appelants concernant le rythme cardiaque, 94 % sont symptomatiques, 21 % utilisent l’application de manière non conforme. Les valeurs rapportées sont des tachycardies dans 81 % des cas. Les moyens déployés sont SOS médecins dans 25 % des cas et les pompiers dans 23 % des cas. Discussions : les appels concernant la fréquence cardiaque en général, ou une notification d’arythmie sont les plus nombreux, et augmentent de manière exponentielle au cours des années. Les utilisateurs semblent être à l’origine du recours à la montre connectée lors de l’appel, avec certains cas de mésusage. Les médecins régulateurs semblent largement sous-utiliser leurs fonctions, notamment la fonction ECG, jamais utilisée.