Objectif : l’objectif de cette étude est d’identifier le caractère prédictif des échelles anticholinergiques ACB, CIA, ARS, ADS et DBI à l’égard du risque de chute chez les personnes âgées. Méthodes : une étude rétrospective bi-site a été menée aux urgences de l'Hôpital Nord et de la Timone (AP-HM) en avril 2023, incluant des patients de 75 ans et plus avec au moins un traitement pris en ambulatoire. Les patients ont été répartis en deux groupes (chuteurs/non-chuteurs) et leurs données, extraites via Terminal Urgences®, ont été analysées selon cinq échelles anticholinergiques (ACB, CIA, ARS, ADS, DBI). Des analyses statistiques descriptives et comparatives ont été réalisées avec un seuil de significativité de 0,05. Résultats : l'étude incluant 237 patients (81 chuteurs, 156 non-chuteurs) a évalué cinq échelles anticholinergiques (ACB, CIA, ARS, ADS et DBI) chez 141 patients prenant en moyenne 1 médicament anticholinergique. Contrairement aux attentes, les scores anticholinergiques étaient plus faibles dans le groupe "chute" que dans le groupe "non-chute", mais sans différence significative. L'analyse multivariée n'a révélé aucun lien significatif entre les scores anticholinergiques et le risque de chute, seul l'antécédent de chute apparaissant comme facteur prédictif significatif en multipliant le risque par 4 (p=0,001). Conclusion : les échelles anticholinergiques seules ne prédisent pas le risque de chute chez les personnes âgées, soulignant leur origine multifactorielle. Malgré les limites du recueil médicamenteux aux urgences, l'analyse personnalisée des traitements reste essentielle pour cette population vulnérable, et des études prospectives supplémentaires sont nécessaires.