Introduction : l’erreur médicale est un sujet encore tabou en 2024. Les médecins ont pu modifier leur pratique par crainte des poursuites judiciaires, pour donner naissance au concept de médecine défensive. Cette étude auprès d’étudiants en médecine générale en fin de cursus s’intéresse à leur perception de la médecine défensive et à son impact sur leur pratique. Méthode : étude qualitative par entretiens semi-dirigés. L’analyse des données a été inspirée de la méthode dite de théorisation ancrée, entretien par entretien, jusqu’à suffisance des données. Les internes interrogés devaient faire partie du DMG de Besançon et devait être en train d’effectuer leur stage en Saspas, ou l’avoir effectué moins de 6 mois auparavant. Résultats : au total dix internes ont été interrogés. A la fin de chaque entretien une carte heuristique résumant les propriétés dégagées pour chaque interne a été réalisée. Après analyse des données, l’ensemble des propriétés issues de l’exploitation des entretiens a pu être ordonné en neuf catégories : « Appréhensions », « Sources de pression », « Sentiments », « Être défensif », « Conséquences », « Bénéfices », « Facteurs protecteurs », « Ce que je fais », « Ce qu’il faudrait faire », « Pour enfin ». Un modèle explicatif global a été réalisé afin de regrouper et synthétiser les résultats des entretiens des dix internes interrogés. Conclusion : la place d’interne en médecine est riche d’ambivalence. Il va devoir porter des responsabilités sans devoir les assumer pleinement.