Introduction : La télémédecine est une évolution récente de la pratique de la médecine, elle a connu une expansion massive de son utilisation durant la crise du covid-19. Aujourd’hui, de plus en plus de médecins l’intègrent dans leur pratique quotidienne, cet outil permettant à la fois de faciliter l’accès aux soins des patients et de désengorger les cabinets. Cependant, son utilisation pousse à de nombreuses interrogations, tant sur le plan éthique que pratique. De nombreuses études ont déjà été réalisées sur l’opinion des médecins, mais très peu portent sur le ressenti des patients face à ce nouvel outil et leurs attentes pour la suite, notamment en Guadeloupe. Objectif : Comprendre le ressenti des patients vivant et suivis en Guadeloupe face à ce nouvel outil de prise en charge et l’impact de celui-ci sur la relation médecin malade, évaluer la place à lui accorder dans la pratique quotidienne du médecin généraliste, sans nuire à la qualité de soin et au relationnel entre un patient et son médecin. M »thode : Nous avons réalisé une étude qualitative avec analyse selon une approche interprétative phénoménologique (IPA). Des entretiens téléphoniques individuels semi-dirigés ont été menés auprès de patients majeurs en Guadeloupe, ayant eu recours à la télémédecine au moins une fois, avec un médecin généraliste. Les données de 6 entretiens ont été analysées, ayant permis la suffisance des données, avec triangulation. Résultats : Les patients interrogés en Guadeloupe semblaient favorables à l’utilisation de l’outil de téléconsultation par les médecins généralistes. Ils souhaitaient que son utilisation continue à leur être proposée, leur procurant le sentiment d’un meilleur accès aux soins, et d’une liberté de choix. La téléconsultation s’inscrivait dans une évolution sociétale, modifiant de façon globale notre mode de vie et le rapport aux autres, impactant par là même la relation du patient avec son médecin, mais non perçue comme négative par les patients. Conclusion : Ce travail met en évidence la volonté des patients de rester acteurs de leur santé et de continuer à avoir le choix dans l’utilisation de l’outil de téléconsultation. Leur relation avec leur médecin s’inscrivant dans le modèle sociétal actuel, la téléconsultation ne semble pas y nuire. Actuellement, une réflexion est menée quant à son utilisation et ses limites. Devant l’expansion rapide de nouveaux outils, notamment la démultiplication des plateformes de santé, une campagne d’information serait souhaitable afin d’en éviter les abus. Le risque est en effet de voir évoluer la demande vers une surconsommation de soins