Introduction –
Le cancer broncho-pulmonaire est une pathologie fréquente et de mauvais pronostic, dont l’impact est majeur pour les patients. La perte de vue dans le suivi avec le médecin traitant est une problématique courante, avec des conséquences sur la morbimortalité.
Matériels et Méthodes –
Une étude qualitative avec entretiens semi-dirigés a été réalisée auprès de patients ayant un cancer broncho-pulmonaire nécessitant un traitement par chimiothérapie ou immunothérapie sur l’hôpital de Dieppe pour évaluer le suivi des patients par leur médecin traitant.
Résultats –
Treize entretiens ont été réalisés. Les patients se considèrent suivis par leur médecin traitant et décrivent une bonne relation médecin - patient. La moitié considère leur médecin traitant comme impliqué dans la prise en charge du cancer, la majorité dit ne pas avoir d’attente spécifique envers leur médecin traitant pour la prise en charge du cancer. Les freins à la consultation sont directement en lien avec le cancer (suivi oncologique spécialisé rapproché, compétences du médecin traitant en oncologie jugées insuffisantes, cancer au premier plan dans les préoccupations du patient) ou en lien avec des problématiques d’ordre relationnel (absence de confiance, présence régulière d’un remplaçant). Les patients estiment que leur relation avec leur médecin traitant a changé, avec une nécessité de consulter davantage qu’avant le diagnostic de cancer pour la moitié des patients, et de moins consulter pour un quart des patients. La prévention et le suivi du cancer sont deux domaines de compétences peu mis en avant par les patients. La confiance a été identifiée comme le principal facteur de la relation médecin-patient, dont va dépendre la qualité de cette relation et la fréquence de suivi.
Discussion –
Il semble important de favoriser la poursuite du suivi avec le médecin traitant auprès des patients en cours de prise en charge d’un cancer broncho-pulmonaire, en incitant les patients à consulter pour la prise en charge de leurs comorbidités et pour de la médecine préventive. Des travaux complémentaires s’intéressant à des patients pris en charge dans d’autres types de structures et atteints d’autres pathologies cancéreuses permettraient une extrapolation de ces résultats.