Introduction :
La difficulté d'accès aux soins est de plus en plus importante en France, liée à de multiples facteurs. La Haute-Normandie n'est pas épargnée par ce phénomène. Les mesures prises contre la désertification médicale demeurent insuffisantes. De multiples études de cohorte de jeunes médecins généralistes ont été créées dans l'objectif de mettre en évidence les facteurs liés au parcours professionnel des jeunes médecins généralistes, dont cette étude.
Matériel et méthode :
Cette étude de cohorte est un suivi à 6 ans d'une cohorte de médecins généralistes issu des ECN 2014 et ayant réalisé leur internat en Haute-Normandie. Les données d'un questionnaire en ligne, recueillis entre mars et juin 2024, ont fait l'objet d'analyses descriptives et univariées. Résultats : Le taux de réponse était de 54%. Les médecins étaient majoritairement des femmes (60%), en couple (90%), parents (64%), et propriétaires (88%). Ils habitaient en milieu urbain (58%), en Seine-Maritime (66%). La plupart exerçait la médecine générale (56%), en étant installés ou collaborateurs (36%), en libéral, en cabinet de groupe ou en structure type MSP, et en milieu urbain. La tendance actuelle est une stabilisation des effectifs d'installés, remplaçants et des médecins généralistes. Le SASPAS serait un facteur lié à l'exercice de la médecine générale alors que le SN1 en milieu urbain serait lié à l'exercice d'une autre activité médicale. Plusieurs facteurs familiaux, amicaux, ou professionnels pouvant faciliter le travail seraient liés au maintien d'une installation.
Discussion :
La féminisation des jeunes médecins, l'habitat des jeunes médecins, leur statut marital, leur statut parental et la phase de remplacement est relativement conforme, dans notre étude, aux données de la littérature existante. L'exercice de la médecine générale, notamment en libéral, est conforme aux données de la littérature existante, au contraire de l'exercice salarié, où l'attrait pour ce mode d'exercice, augmente progressivement au cours des années selon les données actuelles et les projections futures. Plusieurs facteurs familiaux et amicaux, mais aussi le lieu de résidence, le fait d'entreprendre des études de médecine, le SN1, le SASPAS, les remplacements et les aides financières ne seraient pas liés aux modalités d'exercices des jeunes médecins dans cette étude, au contraire des données de la littérature actuelle. Cependant, cette étude aura permis d'avoir un échantillon globalement représentatif des jeunes médecins généralistes, d'avoir un recul suffisant concernant leurs modalités d'exercice à 6 de la fin de leur internat et de mettre en évidence plusieurs facteurs liés au maintien d'une installation. Cependant, notre étude possède un échantillon faible, l'existence de plusieurs biais altérant l'analyse des résultats. La poursuite d'un travail de suivi et d'analyse de facteurs de maintien d'une pratique médicale, sera nécessaire pour confirmer les tendances actuelles et les perspectives de changement des jeunes médecins.