Introduction : Le papillomavirus (HPV) est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente, responsable de nombreux cancers dans les deux sexes. La couverture vaccinale en France reste aujourd’hui l’une des plus faibles d’Europe. Depuis 2023, des campagnes de sensibilisation et de vaccination dans les collèges ont été mises en place afin de pallier ce retard. L’objectif de cette étude est d’explorer les perceptions parentales de la vaccination HPV au cœur de ces remaniements et de comprendre leur attitude dans la démarche vaccinale. Méthode : Étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de parents de garçons âgés de 11 à 19 ans dans le Finistère, menée entre septembre 2023 et janvier 2024. Le guide d‘entretien visait à recueillir leurs connaissances et attitudes envers la vaccination HPV tout en abordant la sexualité et le contexte actuel de vaccination dans les collèges. Les entretiens ont été retranscrits en verbatim pour analyse thématique après un double codage à l’aveugle. Résultats : Onze entretiens ont été réalisés, la saturation des données a été obtenue au neuvième entretien. La vaccination HPV est perçue favorablement par les parents grâce à sa protection individuelle et collective contre des cancers. La perception de la gravité et d’une susceptibilité à l’infection pourrait être des facteurs d’acceptabilité. Le risque féminin est ancré mais les connaissances restent fragiles concernant la susceptibilité masculine et les cancers HPV-induit. La connotation sexuelle du vaccin est le principal frein relevé. Le médecin et l’adolescent jouent un rôle primordial dans la décision vaccinale des parents. Discussion et conclusion : Une meilleure connaissance des répercussions masculines de l’HPV pourrait être un levier pour augmenter la couverture vaccinale. Une intégration des médecins dans les approches de santé publique ainsi qu’une amélioration de la sensibilisation auprès des enfants pourraient permettre d’influencer positivement les décisions parentales.