Introduction :
La Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) est définie comme le décès d’un enfant âgé de 1 mois à 2 ans jusqu’alors bien portant, alors que rien dans ses antécédents connus ni dans l’histoire des faits ne pouvait laisser le prévoir. Elle est responsable de 250 à 350 décès par an en France, ce chiffre stagnant depuis plusieurs années. Les facteurs de risque extrinsèques, notamment la position de couchage sur le ventre, sont les seuls modifiables en pratique et font l’objet de nombreuses campagnes de prévention.
Objectifs : L’objectif principal de cette étude est de faire un état des lieux de la prévention reçue par les parents des enfants de moins de 2 mois à propos de la MIN. Les objectifs secondaires sont de savoir si les parents d’enfants considérés comme plus à risque vis-à-vis de la MIN ont reçu une prévention plus accrue depuis la naissance de leur enfant, si le lieu de naissance a un impact sur l’information reçue par les parents et si le fait d’avoir reçu des informations sur la MIN permet de mieux connaître les situations à risque.
Matériel et méthodes :
Un auto-questionnaire a été donné aux parents des enfants de moins de 2 mois entrant au CHU de Rouen entre le 8 novembre 2023 et le 10 mai 2024 afin de recueillir des informations sur la naissance de l’enfant, sur la prévention reçue par les parents à propos de la MIN avant et après la naissance de leur enfant et sur les connaissances des parents des situations à risque de MIN.
Résultats et discussion :
112 questionnaires ont été inclus. 62,5% des parents ont déclaré avoir reçu une prévention sur la MIN après la naissance de leur enfant. Les parents d’enfants considérés comme plus à risque vis-à-vis de la MIN n’ont pas été plus informés que les autres parents. Il n’y avait pas de différence significative sur la prévention reçue par les parents en fonction du lieu de naissance de l’enfant. Il n’y avait pas de différence significative en terme de connaissance des situations à risque de MIN entre le groupe de parents informés après la naissance de leur enfant et le groupe de parents non informés.
Conclusion :
62,5% des parents d’enfants de moins de 2 mois inclus dans l’étude ont déclaré avoir reçu une prévention sur la MIN. Certaines situations à risque sont bien connues des parents, comme le couchage sur le ventre. En revanche, d’autres situations à risque gagnent à être connues telles que le tabagisme passif ou encore l’environnement de couchage de l’enfant de manière plus globale, et offrent une marge de manœuvre en matière de prévention.