A la suite de de la Fronde et de la mort d’Anne d’Autriche en 1666, Louis XIV met en place une monarchie absolue qui écarte les femmes du pouvoir et qui s’écrit à présent au masculin. Pour pouvoir s’exprimer sur les pratiques de la société, il ne reste plus qu’un espace : le théâtre. En effet, il propose une représentation de la société à distance, ce qui permet de venir questionner son fonctionnement sans pour autant être inquiété par le pouvoir absolutiste en place. Ainsi se reconstitue une forme de publicité dont vont se servir certaines femmes en se mettant à composer des tragédies. Elles prouvent ainsi qu’elles sont aussi capables que leurs homologues masculins d’écrire pour un genre noble. Pour elles, l’enjeu est donc à la fois social et politique mais aussi esthétique. Elles ne se contentent pas d’utiliser la tragédie pour questionner la place des femmes dans la société de leur temps mais elles proposent aussi des innovations pour se démarquer de leur contemporain. Ce travail se propose de démontrer ce constat à travers trois tragédies : L’Illustre Philosophe de la Chapelle, Gensérix de Deshoulières et de Laodamie, reine d’Epire de Catherine Bernard.