Les espaces de vie humaine, dans le contexte de la démocratie représentative, sont décidés par quelques-uns et vécus par d’autres. Ce constat mène souvent à des réponses homogènes aux problématiques urbaines, car la diversité de nos sociétés n'est pas représentée par nos politiques. D’autres outils issus de la démocratie participative, ou encore de la démocratie directe, sont possibles pour permettre aux usagères et aux usagers, aux citoyennes et aux citoyens de s’exprimer hors période d’élections et d’inclure leurs idées dans la programmation de nos villes et de nos campagnes. À la croisée de la technologie et de la citoyenneté, la « civic tech » est un recours qui s’installe entre façonner l’espace avec nos corps et nos cinq sens humains et construire nos environnements sur la base des données et des analyses algorithmiques. Le pouvoir public organise la revendication de participation populaire et les idées citoyennes alimentent d’autres databases qui systématisent la maîtrisedu terrain. Les assemblées et rencontres entre les différentes forces que propulsent les changements dans l’espace et de la société sont des outils de conception qui proposent de répondre au millefeuille administratif, à l’incertain dérèglement climatique et à la multitude de paramètres complexes à maîtriser. L’éducation populaire sur ces questions s'insère pour responsabiliser et légitimer la participation de toutes et tous. En croissance en France depuis 1995, le budget participatif est un outil de démocratie participative implémenté par la Ville de Marseille en 2023. L'objectif annoncé est de rénover les liens brisés entre la municipalité et les habitants, surtout les moins politisés. Ce mémoire met en lumière quelques leçons du budget participatif marseillais, entre 2020-2024, et leurs retombées dans quelques opérations urbaines.