Régulation médicale pré-hospitalière des infarctus du sujet jeune
Résumé
Introduction : l’IDM est une pathologie grave qui peut engager le pronostic vital et fonctionnel en l’absence d’une reconnaissance et d’une revascularisation précoce. Au cours des trois dernières décennies, son incidence a globalement diminué, à l’exception des populations jeunes, qui présentent des facteurs de risque et des mécanismes spécifiques. La régulation du SAMU est une ressource clé pour assurer la prise en charge pré-hospitalière de ces patients lorsque sollicitée. L’objectif de cette étude est d’évaluer la sollicitation du SAMU par les populations jeunes en situation d’IDM, par rapport aux sujets plus âgés.
Méthode : cette étude monocentrique rétrospective a été menée au sein du service de cardiologie du CH d’Aix-en-Provence. Au total, 200 patients ayant présenté un IDM ont été inclus entre le 1er janvier 2017 et le 31 mai 2024, et répartis en deux groupes : moins de 40 ans et 40 ans ou plus. L’existence d’un appel au 15 en pré-hospitalier a été recueillie à partir des bases de données de trois SAMU départementaux (13, 04 et 05). Le délai d’acheminement des patients vers le plateau technique de cardiologie interventionnelle depuis l’appel au SAMU, les décisions d’engagement de moyens, ainsi que l’orientation des patients prises en régulation, ont également été analysés.
Résultats : aucune différence n’a été mise en évidence entre les deux groupes, avec un taux de sollicitation pré-hospitalière du SAMU de 38,5 % chez les sujets jeunes et de 35,4 % chez les sujets âgés. Le recours aux TIH chez les STEMI était plus important chez les moins de 40 ans (36,1 %) par rapport aux patients de 40 ans ou plus. Le délai d’acheminement des patients présentant un tableau de STEMI vers le plateau technique cardiologique interventionnel était plus court chez les sujets jeunes. Les décisions d’envoi de moyens et d’orientation des patients après réception du bilan pré-hospitalier étaient identiques entre les deux groupes.
Conclusion : les sujets jeunes présentant un IDM n’ont pas sollicité la régulation du SAMU dans une proportion inférieure par rapport aux sujets âgés. Néanmoins, une sous-utilisation de la ressource SAMU a été observée dans les deux groupes face à cette situation d’urgence vitale. L’identification des raisons qui ont conduit à composer ou non le 15 pourrait constituer un axe d’amélioration pour optimiser la prise en charge.
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