La dépression est une pathologie touchant près de 280 millions de personnes dans le monde. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique qui s’est accentué depuis la crise de la COVID-19. Parallèlement, de plus en plus de patients recherchent des alternatives naturelles pour améliorer leur santé. Le pharmacien, professionnel de santé proche de ses patients, joue un rôle primordial de conseiller concernant la prise de compléments alimentaires ou de médicaments à base de plantes. Nous nous sommes intéressés à l’utilisation de deux plantes, le millepertuis perforé (Hypericum perforatum, famille des Hypericaceae) et le safran (Crocus sativus, famille des Iridaceae) dans la prise en charge de la dépression ainsi que les contextes où ils peuvent être recommandés. Dans un premier temps, un bilan des données botaniques et phytochimiques disponibles a été réalisé. Une attention particulière a été portée aux principes actifs, avérés ou supposés, de ces deux espèces. De multiples études et méta-analyses ont également été recensées afin d’établir une mise à jour des connaissances actuelles de ces deux plantes et de leur efficacité dans cette pathologie. De nombreuses données tendent ainsi à supporter l’efficacité du millepertuis et du safran dans certains contextes dépressifs incluant des dépressions légères à modérées. Il est cependant important de souligner que l’utilisation du millepertuis est associée à d’importantes interactions pharmacocinétiques qui peuvent limiter son utilisation. Certaines contre-indications sont également à respecter concernant le safran. L’utilisation de ces deux plantes constitue néanmoins une alternative intéressante aux antidépresseurs habituels. Le pharmacien d’officine peut ainsi, après anamnèse de son patient, recommander le millepertuis ou le safran Cependant, plusieurs axes sont à explorer afin d’affiner nos connaissances. Des études sur une plus longue durée sont nécessaires afin d’évaluer l’efficacité de ces plantes sur une période prolongée. De plus, la communauté scientifique ne s’est pas encore accordée sur des dosages ou des méthodes d’extractions optimales.