L’identification par le chirurgien de ses points forts et des points sur lesquels il pourrait s’améliorer techniquement est essentielle à la pratique chirurgicale vétérinaire de qualité. La capacité à s’auto-évaluer représente donc une compétence importante au cours de la formation. L’objectif de cette étude était de comparer l’auto-évaluation des étudiants à l’évaluation des enseignants dans un contexte clinique sur support d’ovariectomies de chattes. Matériel et méthodes. Les étudiants de 4ème et 5ème année en formation au centre hospitalier universitaire vétérinaire d’Alfort s’auto-évaluaient à l’aide d’une grille de format Global Rate Scale modifié après la réalisation d’ovariectomies de chattes. Ces mêmes grilles étaient remplies par les vétérinaires en assistanat hospitalier qui les évaluaient. Onze points techniques parmi lesquels la planification, l’exposition, la suture, l’utilisation des instruments, la manipulation des tissus, la fluidité et les connaissances étaient notés sur une échelle de 1 (non acquis) à 5 (parfaitement acquis). La concordance entre les résultats obtenus par auto-évaluation et évaluation par les encadrants a été étudié à l’aide du coefficient de concordance de Lin et de la méthode de Bland & Altman. Résultats et discussion. Nous observons une surestimation des auto-évaluations par rapport aux évaluations. La concordance entre ces deux méthodes de mesure était “passable” (CC de Lin = 0,28). La meilleure concordance était obtenue sur la planification et la fluidité de l’intervention (CC de Lin = 0,32). Il s’agit de la première étude portant sur la compétence en technique chirurgicale apprise en contexte clinique comparant l’auto-évaluation à l’évaluation par les enseignants. Les étudiants (particulièrement ceux avec le plus de difficultés) surestimaient leurs capacités ce qui souligne la nécessité de la mise en place d’un retour pertinent et systématique pour améliorer la justesse de l’auto-évaluation et la progression en performance technique chirurgicale.