La production de raisins (Vitis vinifera) représente une part importante de la production de fruits avec près de 78 millions de tonnes produites sur 7,4 millions d’hectares dans le monde en2018. Le raisin, fruit charnu, est obtenu après maturation de plusieurs semaines. Durant cette maturation la vigne est soumise à des conditions de stress physiques (irradiations, UV), chimiques, et biologiques (infections par des agents pathogènes comme Botrytis cinerea). En réponse à ces conditions, la vigne synthétise une molécule : le resvératrol. Celui-ci est un polyphénol de la famille des stilbènes qui est produit de manière naturelle par plus de 72 espèces différentes. C’est à la suite de sa découverte dans le vin rouge en 1992 qu’est né le « French paradox » et qu’il est devenu le centre d’intérêt de nombreuses recherches. Aujourd’hui nous retrouvons cette molécule, essentiellement pour son rôle antioxydant, dans une large gamme de produits cosmétiques. Mais les recherches sur les propriétés du resvératrol continuent dans l’objectif de démontrer son utilité dans la prévention ainsi que dans le traitement de certaines affections humaines comme la maladie d’Alzheimer, la polyarthrite rhumatoïde et bien d’autres maladies encore. Les résultats en laboratoire démontrent que cette molécule est prometteuse. Son rôle antioxydant et anti-inflammatoire lui confère une grande partie de son efficacité dans la prévention de diverses affections. L’état des lieux de la littérature montre un réel intérêt dans la prévention de maladies cardiovasculaires, oculaires, hépatiques, rénales, mais aussi pour limiter le développement de cancers et de lésions secondaires au diabète et à l’obésité. Le resvératrol a également un rôle à jouer dans certaines affections de la reproduction. Les sous-produits de la vinification sont une source de resvératrol considérable. Cependant, dans un contexte de valorisation de ces sous-produits en élevage, les études ont montré des effets variables en fonction des sous-produits concernés (marcs de raisins séchés, marcs de raisins distillés, pépins de raisins, etc.) mais également en fonction de la dose ingérée par les animaux. En revanche, les études disponibles indiquent que l’ajout de sous-produits issus de la vinification dans une ration ne semble pas avoir d’effets délétères pour les animaux ainsi que leur production dans un contexte d’élevage. Dans un contexte de développement d’une agriculture plus durable et au regard des propriétés démontrées du resvératrol chez l’homme, les applications potentielles chez les animaux d’élevage justifient la poursuite et l’amplification des recherches sur la valorisation de ces sous-produits de la vinification.