Psychic disorder and discernment in the jihadist terrorist: study of one hundred pre-sentence criminal psychiatric assessments in France
Trouble psychique et discernement chez le terroriste djihadiste : étude de cent expertises psychiatriques pénales pré-sentencielles en France
Abstract
Background: France is one of the main countries of origin of fighters to Syria, and the first target in Europe of attacks caused by islamist terrorism. According to the data in the literature, these acts would not be underpinned by a psychiatric disorder. But these data are partial and do not explore expert considerations concerning the discernment of jihadist terrorists at the time of the offense.
Our main objective is to study the frequency of abolition and alteration of discernment in the expertises of condemned people for acts of jihadist terrorism in France and, if applicable, any psychiatric disorders retained in connection with the facts by the experts according to international classifications.
Our secondary objectives are to describe the socio-demographic characteristics of the population convicted of jihadist terrorist offenses, the qualifications of the offenses retained by the court and to understand the mode of radicalisation.
Method: In collaboration with the National Anti-Terrorist Prosecutor's Office, we conducted a retrospective descriptive study on the elements collected in the pre-sentence criminal psychiatric assessments of people definitively sentenced for a terrorist offense from 2017. We studied 100 pre-sentence psychiatric and criminal assessments and related judicial files.
Results: According to expert opinions, none of the terrorists showed any abolition of discernment at the time of the events and a minority showed an alteration of discernment. Experts find few cases of mental illness in the population, unlike personality disorders. We observe in our population, which was mainly male and young at the time of the events, that social networks have played an important role in their radicalization.
Conclusion: We can conclude that in jihadist terrorism, the issue is not one of mental illness but of the psychological mechanisms at work in radicalization and in the acting out. Mechanisms to understand to carry out prevention actions.
Introduction : La France est un des principaux pays de provenance des combattants vers la Syrie, et la première cible en Europe des attentats causés par le terrorisme islamiste. Selon les données de la littérature, il semblerait que ces actes ne soient pas sous tendus par une pathologie psychiatrique. Mais ces données sont partielles et n’explorent pas les considérations expertales concernant le discernement des terroristes djihadistes au moment de l’infraction.
Notre objectif principal est l’étude de la fréquence de l'abolition et de l’altération du discernement dans les expertises de personnes condamnées pour acte de terrorisme djihadiste en France et, le cas échéant, des éventuels troubles psychiatriques retenus en lien avec les faits par les experts selon les classifications internationales.
Nous avons comme objectifs secondaires de décrire les caractéristiques sociodémographiques de la population condamnée pour infraction terroriste djihadiste, les qualifications des infractions retenues par la justice et de comprendre le mode de radicalisation.
Méthode : En collaboration avec le Parquet National Antiterroriste, nous avons mené une étude descriptive rétrospective sur les éléments recueillis dans les expertises psychiatriques pénales pré-sentencielles de personnes définitivement condamnées pour une infraction de nature terroriste à partir de 2017. Nous avons étudié 100 expertises psychiatriques pénales pré sentencielles et les dossiers judiciaires liés.
Résultats : D’après les expertises, aucun des terroristes ne présente d’abolition du discernement au moment des faits et une minorité présente une altération du discernement. Les experts retrouvent peu de maladie mentale dans la population, plutôt des troubles de la personnalité. Nous observons dans notre population essentiellement masculine et jeune au moment des faits que les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans leur radicalisation.
Conclusion : Nous pouvons conclure que dans le terrorisme djihadiste, la question n’est pas celle de la maladie mentale mais bien des mécanismes psychologiques à l’oeuvre dans la radicalisation et dans le passage à l’acte. Des mécanismes à comprendre pour mener des actions de prévention.