Aujourd’hui, 95% des porcs sont élevés dans des systèmes dits « conventionnels ». Dans un contexte où le bien-être des animaux destinés à la production alimentaire est un sujet de préoccupation majeure, les citoyens questionnent les systèmes d’élevage conventionnels et plébiscitent les systèmes alternatifs, permettant notamment un accès extérieur. Pourtant, celui-ci présente des inconvénients, en particulier en matière de contrôle de l’environnement. L’évaluation objective du niveau de bien-être animal et l’identification d’outils permettant sa mesure sont alors nécessaires. Dans ce contexte, l’utilisation du cortisol pilaire apparaît comme une méthode intéressante pour évaluer l’exposition au stress chronique et le bien-être des porcs en élevage, en raison de la facilité d’échantillonnage des soies et de son accumulation sur plusieurs mois dans la tige pilaire. Dans ce cadre, mon travail de thèse a consisté à suivre sur trois saisons vingt élevages, disposant ou non d’un accès extérieur de type courettes, et à mesurer les concentrations en cortisol pilaire d’une vingtaine d’individus en post-sevrage et en engraissement, pour chaque visite. Les données issues de 1856 dosages mettent en évidence des concentrations en cortisol pilaire chez les porcs en post-sevrage significativement supérieures à celles des porcs en fin d’engraissement. Il ressort également une exposition au stress chronique réduite chez les porcs ayant accès à l’extérieur par rapport aux porcs conventionnels, en particulier pendant la phase engraissement.