CONTEXTE : la formation théorique du DES de médecine générale est assurée par les DMG. Cette formation s’accompagne et est finalisée notamment par un travail de recherche donnant lieu à la production et à la soutenance d’une thèse. La recherche en médecine générale est grandement nourrie par ces travaux réalisés par les internes de médecine générale. La création du DES de médecine générale depuis 2004 devait permettre de spécialiser la recherche réalisée par les internes de médecine générale sur les problématiques relatives à la médecine générale. Différentes études ont déjà été réalisées dans différentes facultés et notamment sur la faculté de Clermont-Ferrand entre 2004 et 2016, nous permettant ainsi d’évaluer les travaux réalisés par les thésards au cours de ces dernières années. OBJECTIFS : l’objectif de cette étude consistait à décrire et analyser les thésards des promotions ECN 2014 à 2020 ayant soutenu leur thèse en médecine médecine générale à la faculté de Clermont-Ferrand. MATÉRIEL ET MÉTHODES : il s’agit d’une étude quantitative, descriptive, transversale, rétrospective analysant les caractéristiques des thésards et de leurs thèses pour les promotions ECN 2014 à 2020 dont les thèses étaient disponibles en ligne ou au sein de la bibliothèque universitaire de Clermont-Ferrand. Une grille d’analyse a été élaborée en reprenant celle réalisée lors de la précédente étude et divisée en 5 thématiques principales : administratif et démographie, approche méthodologique, DUMG, analyse thématique et valorisation. RÉSULTATS : sur les 530 internes de médecine générale recensés pour les promotions ECN 2014 à 2020, 344 thésards ont pu être analysés. Les thèses ont été jugées disciplinaires, c’est-à-dire s’intéressant à un domaine de la médecine générale, dans 82 % des cas, progressant de 68 % à près de 90 % au cours des années. 58 % des thésards étaient dirigés par un médecin généraliste, montant à près de 75 % sur les promotions les plus récentes. Cette proportion était plus importante parmi les thèses disciplinaires (68,66 % vs 11,67 %), les thèses en binôme (80,41 % vs 50,20 %) et les thèses valorisées (87,88 % vs 51,80 %). Le nombre de médecins généralistes et de femmes comme président de jury et comme membres du jury est en augmentation au cours des années. La méthodologie quantitative était la plus utilisée (58 %), bien qu’elle tende à diminuer au fil des années au profit de la méthode qualitative (33 %). Cette différence s’accentue lorsque la thèse est disciplinaire. Les thèses étaient valorisées dans 19 % des cas, en augmentation jusqu’en 2018 et atteignant 37 %. Les internes effectuant leur thèse à plusieurs représentaient 28 % des thésards. Les thésards étaient davantage valorisés lorsque les thèses étaient réalisées en binôme (54,55 % vs 21,94 %). Le délai de soutenance moyen était de 4,1 années. Les internes soutenant dans un délai de moins de 3 ans, c’est-à-dire avant la fin de leur DES, représentaient 21,51 % des thésards. Cette proportion était plus importante lorsque la thèses était effectuée à plusieurs (32,43 % vs 27,04 %) mais moins importante lorsqu’elle était dirigée par un MG (43,24 % vs 62,96 %), par un membre du DUMG (31,08 % vs 49,26 %) ou par un universitaire (47,30 % vs 63,70 %), à l’inverse de la direction par un médecin du CHU (43,24 % vs 18,89 %). Les thèses soutenues avant la fin du DES étaient également moins valorisées (14,86 % vs 20,37 %). La comparaison avec les autres travaux de ce type étaient similaires dans la plupart des thématiques. Les thèses étaient en revanche moins souvent soutenues avant la fin du DES et plus souvent dirigées par membre du DUMG. CONCLUSION : cette étude a permis de poursuivre l’analyse des caractéristiques des thésards et de leurs travaux depuis la promotion 2004 et pouvoir apprécier son évolution au gré des récentes réformes. Avec la réforme du DES de médecine générale de 2023, la création d’une 4° année d’internat de consolidation et l’obligation d’une soutenance à la fin de la phase d’approfondissement soit avant la fin de la 3° année d’internat, une évolution de l’encadrement des thésards sera nécessaire afin de se conformer à ces nouvelles obligations et maintenir la qualité des travaux de thèses réalisées jusqu’à présent. Une étude complémentaire par questionnaire ou entretiens pourrait permettre d’identifier les freins à la mise en place de ces nouvelles modalités.