L’haemonchose est l’une des principales causes de perte de production et de bien être animal en élevage ovin laitier. L’éprinomectine est la seule molécule permettant un traitement avec un temps d’attente nul pour la consommation du lait. Cependant, les cas de résistance d’H. contortus à cette molécule, identifiés pour la première fois dans les Pyrénées Atlantiques, se multiplient, et se sont étendus aux autres bassins de production de lait d’ovins. Des méthodes de prévention et de lutte contre le développement de la résistance se basent sur l’hypothèse que celle-ci induit un coût pour H. contortus, en impactant certains traits de vie. A ce jour, il n’existe pas d’étude permettant d’objectiver ce coût de la résistance pour H. contortus vis-à-vis de l’éprinomectine. Nous avons donc comparé la fitness et la pathogénicité de souches d’H. contortus ; 4 résistantes et 2 sensibles à l’éprinomectine. Elles proviennent d’isolat contemporains et de la même zone géographique. Pour cette étude, des lots de 10 agnelles de la même race et du même âge ont été infestés expérimentalement avec 5000 L3 de ces différentes souches. Les comparaisons des fitness et des impacts cliniques des souches entre les différents lots ne mettent pas en évidence de lien évident entre le statut de résistance de la souche à l’éprinomectine et son fitness ou sa pathogénicité. La principale conséquence de l’absence de coût de la résistance à l’éprinomectine pour H.contortus est une absence de possibilité de réversion de la résistance.