Introduction : L’abcès hépatique à pyogène est une pathologie rare et de diagnostic difficile en raison d’une présentation clinique aspécifique. Le diagnostic est radiologique. Le diabète est un facteur de risque identifié. La documentation bactériologique correspond majoritairement à des entérobactéries. Depuis plusieurs années, nous assistons à l’émergence de K.pneumoniae hypervirulentes responsables d’un nombre croissant de cas d’abcès hépatiques aux formes cliniques agressives. L’identification de ces souches repose sur leur étude génomique. L’hypermucoviscosité et la production de sidérophores sont des marqueurs de virulence importants. Il existe peu de données épidémiologiques sur cette maladie au sein du territoire caribéen. L’objectif principal de cette étude est de déterminer l’étiologie microbienne des abcès hépatiques à pyogène par une approche bactériologique classique et par analyse génomique en Guadeloupe. Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive prospective et monocentrique portant sur tous les patients de plus de 18 ans hospitalisés pour abcès hépatique à pyogène confirmé radiologiquement entre mars 2021 et juin 2023. Les patients mineurs ou refusant de participer à l’étude étaient exclus. Le recueil des données, la prise en charge et le suivi étaient réalisés en 3 visites. Résultats : 22 patients avec un diagnostic établi d’abcès hépatique ont été inclus dans cette étude. Parmi eux 6 cas ont justifié d’un arrêt prématuré de l’étude : 3 décès et 3 perdus de vue. Les identifications bactériennes les plus retrouvées étaient K.pneumoniae, E.coli et S.constellatus. 2 isolats de K.pneumoniae portaient un fond génétique d’hypervirulence. La population était représentée par 77,3% d’hommes. L’âge médian était de 69 ans. La majorité était d’origine afro-caribéenne. 52% des patients étaient porteurs d’un diabète et 61% étaient atteints d’hypertension artérielle. La présentation clinique retrouvait une hyperthermie dans 50% des cas et des douleurs abdominales dans 57,1% des cas. Le syndrome inflammatoire biologique était important avec une CRP médiane à 250 mg/L. Le diagnostic était scannographique dans 86% des cas et échographique dans 14% des cas avec une majorité d’abcès uniques. Conclusion : Cette étude a permis de montrer que les étiologies microbiennes des abcès hépatiques à pyogène en Guadeloupe correspondent majoritairement à des entérobactéries (E.coli, K.pneumoniae) ayant un potentiel invasif. La porte d’entrée principale est digestive. Le diabète semble être associé à cette pathologie. Cependant, l’effectif faible n’a pas permis de calculer des Odds Ratio concernant les facteurs de risques. Par conséquent, ce travail sera complété par une étude rétrospective multicentrique menée au sein des autres centres hospitaliers Guadeloupéens afin d’obtenir une plus grande exhaustivité. Introduction.