Le libre-arbitre, notion initialement philosophique, est au cœur de la conception libérale du droit pénal. En tant que le socle déterminant de l'existence de l'imputabilité et, par son truchement, de la responsabilité pénale, il permet aux individus de se voir protégés par le système juridique lorsque leur libre-arbitre est altéré ou aboli, ou, à l'inverse, sanctionnés en réaction à un usage de ce dernier violant volontairement les normes et les valeurs sociales. Or, cette conception du libre-arbitre est loin d'être unanime et son existence a engendré, de tout temps, des débats, qu'il s'agit d'étudier afin d'en comprendre les tenants et les aboutissants et d'en retirer une réflexion approfondie à propos de la place qu'occupe véritablement le libre-arbitre dans le droit pénal actuel, notamment au regard de ces remises en question. Cette fragilisation du libre-arbitre s'opère traditionnellement à partir de notions antagonistes qui prônent, à l'inverse, une forme de déterminisme de l'Homme, qui serait dépourvu de sa capacité à agir comme il l'entend, sans être influencé par des forces extérieures. Malgré leurs controverses, ces conceptions connaissent un regain en puissance à ce jour, et se traduisent notamment par un déplacement de l'intérêt du droit pénal, qui semble s'axer vers un impératif d'anticipation et de prévention, en plébiscitant la dangerosité à titre de fondement de certaines mesures pénales. Ainsi, malgré sa position fermement ancrée dans le droit, le libre-arbitre tend parfois à être dépassé au regard des enjeux actuels, et il s'agira de comprendre dans quelle mesure le système juridique se montre perméable aux influences extérieures, et quelles conséquences il en découle quant à la place libre-arbitre arbitre en droit pénal.