Introduction : l’accompagnement de la fin de vie ne cesse d’alimenter les débats sociétaux, éthiques et politiques. Face aux transitions démographiques médicales et de la population générale actuelles, le développement des soins palliatifs à domicile représente un enjeu majeur pour les années à venir. Véritables chefs d’orchestre de la coordination des soins de leurs patients, les médecins généralistes ont un rôle essentiel dans le maintien à domicile des malades en fin de vie qui souhaitent finir leurs jours chez eux. Objectif : identifier les motivations des médecins généralistes pour l'accompagnement de leurs patients en fin de vie à domicile. Matériels & méthodes : étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés avec analyse par théorisation ancrée. Réalisation de 13 entretiens analysés manuellement par comparaison constante et avec triangulation des données. Résultats : les participants à cette étude considèrent que l’accompagnement de patients en fin de vie à domicile fait partie des multiples rôles du médecin généraliste, figure de référence en matière de santé. Ces prises en charge, globales et personnalisées, sont centrées sur les besoins du patient et de son entourage. Dans cette démarche holistique, le médecin s’efforce de coordonner les différents acteurs et structures qui interviennent auprès du malade afin de garantir une prise en charge pluridisciplinaire optimale. Au nom de la relation de confiance et affective qui s’est établie entre eux au fil du temps, il honore le contrat moral tacite qui le lie à son patient en s’attachant à respecter au mieux ses choix et volontés. Cet engagement suppose de la part du médecin disponibilité, adaptabilité et réactivité. Des difficultés telles que le manque de formation, le système de rémunération à l’acte inadapté ou la charge émotionnelle importante ont été évoquées, mais sans occasionner de renoncement chez les médecins interrogés grâce à l’identification et au respect des limites de chacun. La reconnaissance du patient et de son entourage donne encore plus de sens à leur engagement. Conclusion : de nombreux médecins généralistes ont la volonté d’accompagner leurs patients vers la fin de leur vie chez eux, convaincus que ce rôle leur incombe. La poursuite du développement de l’offre en soins palliatifs, notamment à domicile, est indispensable. Il apparaît également important d’insister sur l’information et la sensibilisation des étudiants et des médecins en exercice face aux enjeux de la fin de vie et de la mort dans le but de limiter les appréhensions, d’anticiper les difficultés et de leur permettre d’assurer des prises en charge sereines.