General Practitioners in the Somme and their Response to Patients' Self-Medication with NSAIDs
Ressenti des médecins généralistes de la Somme face à l'automédication par AINS de leurs patients
Résumé
Introduction: Self-medication with NSAIDs is common and encouraged by public authorities. Legislation allows certain NSAIDs to be sold over the counter in pharmacies. The WHO has increasingly focused on patient autonomy, particularly since the lack of access to healthcare observed during the COVID-19 pandemic. However, this practice carries risks of misuse and adverse effects. In this context, the aim of this study is to assess the perceptions of general practitioners in the Somme regarding their patients' self-medication with NSAIDs. Materials and Methods: This is a qualitative study using semi-structured interviews with general practitioners, conducted until data saturation was reached. The data were analyzed using NVivo software. Grounded theory was employed to interpret the recurrence of verbatims. Results: Twelve general practitioners were interviewed. Self-medication is perceived as taking medication without medical advice to relieve symptoms. General practitioners view their role as informing and protecting patients regarding this practice. They express concerns about the risks of misuse and patient safety. Some feel their expertise is underappreciated, as patients often self-medicate before seeking medical advice. Others see self-medication as a way to manage unnecessary consultations and reduce their workload. Discussion: Self-medication remains a risky practice, particularly with NSAIDs. Its use has been validated by doctors, especially since the difficulties in accessing healthcare during the Covid crisis. Doctors are showing increased vigilance and use education to guide this practice and prevent negative consequences. Efforts to educate patients must be reinforced to ensure safe practices over the long term. Empathy and kindness are the foundations of a trusting relationship between the doctor and the patient. However, the healthcare professional's investment and lack of recognition can lead to burnout. Conclusion: Self-medication is a public health issue and responds to the growing need for patient autonomy. Its use creates a dual response from general practitioners, serving both as a helpful tool and a burden. Developing appropriate educational strategies is crucial to promoting responsible self-medication.
Introduction : l'automédication par AINS est fréquente. Elle est encouragée par les pouvoirs publics. La loi autorise certains AINS à la vente libre en pharmacie. L'OMS cible l'autonomie des patients notamment depuis le manque d'accès au soin constaté pendant la pandémie Covid-19. Cette pratique est à risque de mésusage et d'effets indésirables. Dans ce contexte, l'objectif de cette étude est de faire un état des lieux du ressenti des médecins généralistes de la Somme face à l'automédication de leurs patients par AINS. Matériel et méthodes : il s'agit d'une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes, réalisés jusqu'à saturation des données, analysés à l'aide du logiciel NVivo. La théorisation ancrée a été utilisée pour l'interprétation de la récurrence des verbatims. Résultats : 12 médecins généralistes ont été interrogés. L'automédication est perçue par l'acte de prise d'un médicament sans avis médical, dans le but de soulager des symptômes. Les médecins généralistes ont pour mission d'informer et protéger sur cette pratique. Ils expriment de la méfiance concernant les risques de mésusage et la sécurité du patient. Certains ressentent un manque de reconnaissance de leur expertise, car les patients ont souvent recours à l'automédication avant de consulter. D'autres utilisent cette pratique à leur avantage, voyant en elle un moyen de gérer des consultations superflues et d'alléger leur charge de travail. Discussion : l'automédication demeure une pratique à risque, notamment avec les AINS. Son utilisation est validée par les médecins, en particulier depuis les difficultés d'accès au soin pendant la crise Covid. Les médecins montrent une vigilance accrue et emploient la pédagogie pour encadrer cette pratique et éviter les conséquences négatives. Les efforts d'éducation des patients doivent être renforcés pour pérenniser des pratiques sûres. L'empathie et la bienveillance exprimées sont les fondements d'une relation de confiance entre le médecin et son patient. Cependant l'investissement du professionnel de santé et le manque de considération peuvent provoquer chez lui un épuisement. Conclusion : l'automédication est un enjeu de santé publique. Elle répond au besoin de développement de l'autonomie du patient. Son usage provoque une dualité chez le médecin généraliste. Elle peut être un atout comme une charge dans sa pratique. Le développement de stratégies éducatives adaptées est essentiel pour soutenir une automédication responsable.
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