Évaluation de l’activité physique des patients insuffisants cardiaques chroniques : l’étude APPICC (activité physique des patients insuffisants cardiaques au sein du réseau Cardiauvergne)
Résumé
CONTEXTE : l’activité physique (AP) chez les patients insuffisants cardiaques chroniques (ICC) est bénéfique et largement recommandée. Pourtant une faible proportion de patients sont impliqués dans la pratique d’une AP régulière. Certaines études ont pu identifier les freins et les moteurs à cette pratique. Le manque de connaissances des patients est un des facteurs fréquemment identifiés. Peu d’études ont cherché à estimer le niveau d’AP des patients télésuivis au sein d’un réseau de soins incluant une part d’éducation thérapeutique comme Cardiauvergne. Le but de cette étude était d’évaluer le niveau d’AP de ces patients et ce que Cardiauvergne leur a apporté en termes d’éducation thérapeutique.
OBJECTIF : l’objectif principal était d’évaluer le niveau d’AP des patients ICC appartenant au réseau Cardiauvergne. L’objectif secondaire était de déterminer leur niveau de connaissance de la maladie et les facteurs associés à un niveau d’AP élevé.
MÉTHODE : il s’agit d’une étude transversale, monocentrique. Les patients ICC suivis par Cardiauvergne respectant les critères d’inclusion ont reçu un questionnaire sur leur AP, leurs connaissances sur l’insuffisance cardiaque et les potentiels barrières et motivations à la pratique de l’AP.
RÉSULTATS : au total, 180 questionnaires ont été analysés. Parmi ceux-ci, 79.1 % étaient des hommes et la moyenne d’âge était de 72.3 ans. Le niveau d’AP médian était de 2880 METs/semaine, 49.5 % des patients ont déclaré une AP élevée, 23.3 % une AP modérée et 27.2 % une AP faible. Un meilleur score de connaissance était significativement associé à un plus haut niveau d’AP. Les autres facteurs positivement associés à l’AP étaient la présence d’un entourage motivant, la participation à des clubs ou associations sportives, l’entretien d’un jardin et le milieu de vie rural. L’âge plus jeune, le sexe masculin, un moindre temps de sédentarité, la participation à un autre programme d’éducation thérapeutique étaient aussi corrélés au niveau d’AP plus élevé.
CONCLUSION : la moitié des patients ICC télésuivis au sein d’un réseau déclarent un niveau d’AP élevé. Plusieurs facteurs, notamment la connaissance de la maladie, semblent favoriser cette pratique. Cette étude démontre l’utilité d’un tel suivi et de l’éducation thérapeutique du patient. Elle contribue à une meilleure compréhension des comportements autour de l’AP, pouvant aider les soignants à promouvoir l’AP chez les patients à risque de sédentarité.