Comparaison des intoxications médicamenteuses volontaires entre l'île de la Réunion et la métropole
Abstract
Introduction: Self-administered drug overdoses (SADO) are a problem of public health. The profile of drugs used for SADO in Reunion Island, a French territory far from France, is it different? Method: Review of all SADO episods emergency room visits over a 1-year period during 2001-2002 in Tenon Hospital (Paris XXth) (M) and 2002-2003 in G.H.S.R (Reunion) (R). The drugs used were identified. Results : We compared 830 SADO episods and 1535 medicines in M with 574 SADO and 1008 medicines in R. Patient characteristics did not differ significantly during the two period (predominance of women 66,3 vs 69,2%;mean age:36,9 ± 13 vs 34,3 ± 13,7 years). Psychotropic drugs predominated in M (77,5% vs 52%). Those therapeutic classes were significatively more important in R: the analgesics (10,2% vs 6,8%), anti-inflammatories (6,3% vs 2,7%), cardiovascular drugs (5,2% vs 1,9%), anti infectious, herbal medicines, endocrinologies drugs (4,1% vs 0,8%). The psychotropic profile's was different for benzodiazepine drugs and antidepressants. The serotonin selective re-uptake inhibitors (SSRI) were increased instead of Imipraminic drugs in R, as the same evolution in Metropole. Among the analgesics, paracetamol alone predominated in R (87,4% vs 63,8%; p<0,01), but use of opiate analgesics was less frequent (7,8% vs 21,9%; p<0,01). The cardiovascular drugs, more important in R, presented no difference in their profile. Oral antidiabetic medications were more used in R (3,4% vs 0,3%; p<0, 01). Conclusion: Drugs used in acute self-poisoning are a mirror of medical prescriptions and the health of a population. Actually, cardiovascular diseases and diabetes mellitus are more frequent and the herbal medicine is more important in the local pharmacology. Trends in substances used for SADO is the same in the both centers. The study of the drugs epidemiology's is indispensable to adaptate our knowledge in toxicology and the measures of public health.
Les intoxications médicamenteuses volontaires sont un problème de santé publique. Le profil des médicaments employés dans les IMV à l'île de la Réunion, département français éloigné de la métropole par 10 000 km, est-il différent ? Matériel et méthode : Les IMV ont été rétrospectivement colligées sur une période de 12 mois en 2001-2002 au SAU de l'Hôpital Tenon (Paris XXème) (P1) et en 2003-2004 pour le SAU du G.H.S.R (Réunion) (P2) ; les médicaments ingérés étaient détaillés. Résultats : Pour P1, 830 épisodes d'IMV colligeant 1535 médicaments identifiés ont été comparés à 574 épisodes regroupant 1008 médicaments identifiés pour P2 ; les patients étaient similaires (prédominance féminine 66,3% vs 69,2% ; âge moyen 36,9 ± 13 vs 34,3 ± 13,7 ans). Les psychotropes prédominaient en particulier pour P1 (77,5% vs 52,0% ; p < 0,01). Les familles pharmacologiques suivantes étaient significativement plus fréquentes pour P2 : antalgiques (10,2% vs 6,8%), anti-inflammatoires (6,3% vs 2,7%), médicaments cardiovasculaires (5,2% vs 1,9%), anti-infectieux (1,8% vs 4,3%), phytothérapie (3,4% vs 0,5%), médicaments endocrinologiques (3,2% vs 0,8%). Le profil des psychotropes se différenciait essentiellement sur les benzodiazépines (BZD) (P1 : 42,3% ; P2 : 31%), les antidépresseurs (P2 : 5,2%, P1: 11,8% ; p < 0,01). Pour P2, les ISRS s'imposaient au détriment des dérivés imipraminiques, suivant l'évolution constatée en Métropole (P1). Pour les antalgiques, la part du paracétamol seul était plus élevée pour P2 (87,4% vs 63,8% ; p < 0,01) et les dérivés morphiniques moindre (7,8% vs 21,9%; p < 0,01). Les médicaments cardiovasculaires, en proportion faible mais quantitativement plus importants à La Réunion, ne se différenciaient pas sur le profil des produits. Les antidiabétiques oraux avaient une part très faible mais quantitativement plus importants à La Réunion (3,4% vs 0,3% ; p < 0,01). Conclusion : les médicaments incriminés dans les IMV sont le reflet des prescriptions et de l'état de santé d'une population. En effet, à la Réunion, les pathologies cardiovasculaires et le diabète sont plus fréquents, et la phytothérapie est importante dans la pharmacopée. L'évolution au cours du temps des médicaments est comparable entre la Réunion et la Métropole.
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