Afin de réfuter les fantasmes voulant que la compréhension des images de synthèse soit plus efficiente que celle des autres images, en raison de « qualités immanentes » que porterait la modélisation, la présente étude -inspirée par un article d'Igor Babou intitulé Images numériques et médiatisation des sciences- démontre que la signification des images 3D reste, à l'instar des autres images, largement tributaire des contextes d'énonciation. Pour ce faire, Igor Babou avait proposé de constater les déplacements ou créations de sens qu'implique l'usage d'images de synthèse de cerveau -issues du domaine scientifique- dans des programmes télévisés de vulgarisation des sciences, en ayant recours à la sémiotique de Peirce -en particulier la trichotomie icône / indice / symbole-. Dans le cas présent, ce sont les images de trou noir qui sont investiguées, sur un corpus de deux documentaires de télévision, représentatifs de deux tendances actuelles de la vulgarisation : le programme pédagogique et le divertissement scientifique. Certains des changements opérés par la contextualisation télévisuelle sont ainsi exposés, à travers des exemples « éclairants » -issus du corpus- dont la dynamique sémiotique est analysée. En complément, un examen quantitatif mesure l'importance non seulement des signes contextuels, mais du texte audiovisuel lui-même, dans l'interprétation des images de synthèse appartenant au corpus. Des formes de rhétorique audiovisuelles, jouant sur l'origine des images, sont également dégagées.