Contribution à l'étude phytosociologique du massif des Eaux-Chaudes (Pyrénées Atlantiques) - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 1981

Contribution à l'étude phytosociologique du massif des Eaux-Chaudes (Pyrénées Atlantiques)

Résumé

This Master dissertation analyses the supra-forest vegetation communities, mainly grasslands and low-shrub vegetation, but also rocks and screes, of a western Pyrenean limestone massif, the Eaux-Bonnes / Eaux-Chaudes massif. A set of 96 phytosociological records, containing 378 taxa, is analysed by factorial correspondence analysis. Partial analyses, based on our own samples, but also including a selection of bibliographic relevés, complete the overall analysis. These analyses identified six main sets of relevés:
- limestone rocks of the order Potentilletalia caulescentis Br.-Bl. 1926 (Asplenietea rupestria (H. Meier) Br.-Bl. 1934);
- calcareous screes of Thlaspietalia rotundifolii Br.-Bl. 1926 (Thlaspietea rotundifolii Br.-Bl. 1948);
- snowfields of Salicetea herbaceae Br.-Bl. 1947;
- flayed lawns of the class of Festuco-Seslerietea Barbero and Bonin 1969;
- mesophilic lawns of Elyno-Seslerietea Br.-Bl. 1948;
- acidophilic vegetation of the Juncetea trifidi Hadac 1944 (or Caricetea curvulae Br.-Bl. 1948) and Vaccinio-Piceetea Br.-Bl. 1939. There are also some records of the Festuco-Brometea Br.-Bl. and Tx. 1943.
Vegetation communities are structured according to two edaphic gradients, moisture and pH. The different recognized syntaxons are presented, with their characteristic or differential species. Their syntactical place is discussed. The importance of mesophilic communities in the Primulion intricatae Br.-Bl. 1948. The massif des Eaux-Chaudes is, in our opinion, the eastern limit of a well-marked biogeographic element. The flora contains indeed many taxa that disappear beyond the Ger Peak: Armeria pubinervis, Euphorbia chamaebuxus, Koeleria vallesiana subsp. abbreviata should be added to lberis bernardiana, Buglossoides gastonis, Androsace hirtella and Ranunculus parnassifolius subsp. favargeri. There is also a clear climate difference between central and western Pyrenees, which are very open to Atlantic influences, those much less watered. Some species, limited by competition to very particular environments in the central and eastern Pyrenees, are able to colonize other environments in the Western Pyrenees (this is the "coenotic spray"). Plant groups, often well differentiated elsewhere, then lose their individuality: the Ononidion striatae merges into the Festucion scopariae, Elyno-Seslerietea and Salicetea intricate themselves closely. It would therefore require a very precise knowledge of the biogeography of species throughout the chain to understand the synsystematic relationships between plant groups in the Western Pyrenees. Another interest of the massif is the opposition, over a short distance, between a highly developed southern slope, refuge of an abundant Mediterranean or Oromediterranean flora, and a northern slope of medio-european and boreal-alpine type. The concept of vegetation stage then becomes not very applicable and we did not use it in this work. It is regrettable that at the level of this very rich massif, the limit of the Western Pyrenees National Park goes to spend a few kilometers to the South. The complete plant records are given in the appendix.
Ce mémoire de DEA analyse les communautés végétales supra-forestières, principalement de type pelouses et landines, mais aussi rochers et éboulis, d'un massif calcaire pyrénéen de l'Ouest, le massif des Eaux-Bonnes/Eaux-Chaudes. Un ensemble de 96 relevés phytosociologiques, contenant 378 taxons, est analysé par analyse factorielle des correspondances. Des analyses partielles, regroupant nos relevés et une sélection de relevés de la bibliographie, viennent compléter l’analyse globale. Ces analyses permettent d'identifier six ensembles principaux de relevés :
- rochers calcaires de l'ordre des Potentilletalia caulescentis Br.-Bl. 1926 (Asplenietea rupestria (H. Meier) Br.-Bl. 1934) ;
- éboulis calcaires des Thlaspietalia rotundifolii Br.-Bl. 1926 (Thlaspietea rotundifolii Br.-Bl. 1948) ;
- combes à neige des Salicetea herbaceae Br.-Bl. 1947 ;
- pelouses écorchées de la classe des Festuco-Seslerietea Barbero et Bonin 1969 ;
- pelouses mésophiles des Elyno-Seslerietea Br.-Bl. 1948 ;
- végétation acidophile des Juncetea trifidi Hadac 1944 (ou Caricetea curvulae Br.-Bl. 1948) et Vaccinio-Piceetea Br.-Bl. 1939. On y trouve aussi quelques relevés des Festuco-Brometea Br.-Bl. et Tx. 1943.
Les relevés s’organisent selon deux gradients édaphiques, d’humidité et de pH. Les différents syntaxons reconnus sont présentés, avec leurs espèces caractéristiques ou différentielles. Leur place syntaxonomique est discutée. On note l’importance que prennent dans ce massif les communautés mésophiles du Primulion intricatae Br.-Bl. 1948. Le massif des Eaux-Chaudes constitue, à notre avis, la limite orientale d'un élément biogéographique bien marqué. La flore recèle en effet nombre de taxons qui disparaissent au-delà du Pic de Ger : Armeria pubinervis, Euphorbia chamaebuxus, Koeleria vallesiana ssp. abbreviata sont à ajouter à lberis bernardiana, Buglossoides gastonis, Androsace hirtella et Ranunculus parnassifolius ssp. favargeri. Il existe, de même, une nette différence climatique entre Pyrénées centrales et occidentales, celles-ci très ouvertes aux influences atlantiques, celles-là beaucoup moins arrosées. Certaines espèces, limitées par la concurrence à des milieux bien particuliers dans les Pyrénées centrales et orientales, se montrent aptes à coloniser d’autres milieux aux Pyrénées occidentales (c'est la « pulvérisation coenotique »). Des groupements végétaux, souvent bien différenciés ailleurs, perdent alors leur individualité : l'Ononidion striatae se fond dans le Festucion scopariae, Elyno-Seslerietea et Salicetea s'intriquent étroitement. Il faudrait donc une connaissance très précise de la biogéographie des espèces sur l'ensemble de la chaîne pour bien comprendre les relations synsystématiques entre groupements végétaux dans les Pyrénées occidentales. Un autre intérêt du massif est l'opposition, sur une courte distance, entre un versant Sud très développé, refuge d'une abondante flore méditerranéenne ou oroméditerranéenne, et un versant Nord de type médioeuropéen et boréo-alpin. La notion d'étage de végétation devient alors peu applicable et nous ne l'avons pas utilisée dans ce travail. Il est regrettable qu'au niveau de ce massif très riche, la limite du Parc National des Pyrénées occidentales aille passer quelques kilomètres au Sud. Les relevés complets sont donnés en annexe.
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  • HAL Id : dumas-02445105 , version 1

Citer

Jean-Luc Dupouey. Contribution à l'étude phytosociologique du massif des Eaux-Chaudes (Pyrénées Atlantiques). Biologie végétale. 1981. ⟨dumas-02445105⟩
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