Les révolutions de 1917 en Russie ont amené à la formation d'un nouveau statu quo sociopolitique. La naissante société soviétique a exigé de la personne une nouvelle identité et, par conséquent, la formation d'un nouvel environnement social nécessitant une nouvelle esthétique. Dans ce créneau, les artistes constructivistes ont formé une nouvelle idéologie radicale différente des normes esthétiques établies : cet art est désormais au service du prolétariat et s’identifie progressivement au processus de production. Une place particulière a été accordée aux expériences dans le domaine de l’habillement, qui ont été incarnées comme des projets de Prozodezhdal et de Nirmal’-odezhda. Et aussi dans le domaine des textiles, qui a été imprimé à la Première fabrique de textile imprimé de Moscou. Dans les conditions socio-économiques du socialisme, ces projets étaient révolutionnaires et constituaient une tentative de mise en œuvre concrète en masse. Dans cette étude, en utilisant diverses sources, on essaie d’analyser la manière dont les constructivistes ont pris une position de leader dans l’industrie de la mode des années 1920 et pourquoi ils l’ont perdu. En analysant diverses publications et enregistrements d'artistes, on tente de répondre aux questions suivantes : où se situent les limites de la méthode constructiviste, comment fonctionne-t-elle dans le domaine de la création vestimentaire et à quels principes adhère-t-elle. Après avoir analysé le contexte historique, cette étude conclut que le succès et l’échec de la mode constructiviste n’est que partiellement lié à l’idéologie soviétique. De nombreux facteurs ont joué un rôle dans cette situation : immobilité de la classe, état de production textile médiocre, manque de relations publiques compétentes, mais surtout, incapacité des artistes à faire abstraction de la pensée artistique.