Abondamment commenté et dénoncé par les médias occidentaux, le système de crédit social mis en place par le gouvernement chinois a nourri les fantasmes et les peurs qui accompagnent la montée en puissance de la Chine depuis plusieurs années. Rédigé entre 2018 et 2019, ce mémoire revient tout d'abord sur les nombreux malentendus et inexactitudes qui ont contribué à donner une fausse image du système de crédit social en Occident. Non, le système de crédit social n'attribue pas une unique note à chaque citoyen chinois, ni ne détermine son rang social. Non la Chine n'a pas inventé le crédit social. Oui, les listes noires ont tout d'abord vu le jour aux Etats-Unis. Oui, la mise en place unifiée et centralisée d'un tel système aurait de quoi inquiéter. Il importe toutefois de considérer quels sont les obstacles, techniques et politiques, que la Chine devra surmonter avant d'arriver à un tel résultat. Ce mémoire s'appuie sur les travaux académiques les plus intéressants publiés jusqu'alors autour du crédit social, et propose des pistes de réflexion autour de la question des origines d'un tel système. Comment s'est-il développé ? En quoi répond-il à des problématiques de gouvernance propres à la Chine contemporaine ? En quoi s'inscrit-il dans des dynamiques qui traversent également les sociétés occidentales, telles que la recherche de transparence ou l'idée d'un gouvernement par la réputation ? Quel est le rôle du secteur privé dans sa mise en place ?