La subjectivité dans <i>La mort heureuse</i> et l'<i>Étranger</i> d'Albert Camus : vers une réaffirmation du sujet par l'absurde - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2019

La subjectivité dans La mort heureuse et l'Étranger d'Albert Camus : vers une réaffirmation du sujet par l'absurde

Résumé

À partir de 1936, Albert Camus, désireux de tracer son propre paysage imaginaire, au- delà des écrits journalistiques et des essais, entreprend d’écrire son premier roman, La Mort Heureuse. Qualifié d’échec par l’auteur lui-même, sa publication à titre posthume en 1971 ne lui permettra pas d’être connu et reconnu du lectorat à l’instar de ses autres œuvres. Pourtant, son élaboration complexe marque une étape décisive dans la construction de l’identité littéraire d’Albert Camus, puisqu’elle introduira de grands motifs de sa poétique et tissera un lien de continuité entre ses différentes productions romanesques. La Mort Heureuse préfigure notamment le roman L’Étranger, dans la mesure où Mersault constitue déjà une ébauche du célèbre personnage de Meursault, par le sentiment d’absurde qui l’assaille et l’habite. L’auteur opère néanmoins un renversement énonciatif dans le processus de réécriture, d’un projet romanesque à l’autre, puisque le « il » animé d’élans pathétiques devient un « je » à la conscience étonnamment froide et opaque pour le lecteur. L’élaboration de la figure d’écrivain d’Albert Camus est ponctuée de remises en question philosophiques, mais aussi stylistiques, s’articulant autour de la notion du sujet, fortement discutée dans le courant du XXe siècle. Notre démarche consistera à appréhender les modalités formelles de ce bouleversement subjectif, mais aussi à le nuancer afin de mettre en évidence les nombreuses similitudes qui unissent ces deux premières tentatives romanesques. Enfin, il s’agira de dépasser cette pseudo-objectivité, afin d’envisager un nouveau rapport existentiel à la subjectivité, comme impulsion vitale et non comme notion psychologique figée, à travers le prisme de l’absurde, « point de départ » pour citer Albert Camus dans Le Mythe de Sisyphe, de la construction du sujet et de sa réaffirmation.

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Littératures
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Citer

Constance Minvielle. La subjectivité dans La mort heureuse et l'Étranger d'Albert Camus : vers une réaffirmation du sujet par l'absurde. Littératures. 2019. ⟨dumas-03120665⟩
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