Le secret médical a trouvé sa juste place, au fil des siècles, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours en Occident, dans un souci de protection du patient. À travers des textes historiques, éthiques et juridiques, nous découvrons comment le secret médical s’est avéré indispensable à la relation de confiance patient-médecin, puis comment le chirurgien-dentiste s’est vu associé au secret médical. Pourtant, le secret médical réapparaît aujourd’hui au cœur d’un débat portant sur sa levée ou son assouplissement en cas de « danger immédiat ». Des dérogations législatives ou réglementaires peuvent-elles remettre en cause ce secret médical ? Nous abordons les raisons pour lesquelles cette évolution, très controversée, pose la question du risque de perte de confiance entre le patient « victime » et son praticien. Le secret médical subit aussi l’épreuve des données numériques sur plusieurs volets : la sécurité de la base de données du praticien lui-même, mais aussi le DMP (dossier médical partagé) qui, sous couvert de conserver, sécuriser et partager entre les professionnels de santé choisis par le patient, pourrait être utilisé pour des analyses (anonymes) à grande échelle des données de santé. Au XXIe siècle, les limites du secret médical sont une nouvelle fois questionnées.