L’étranger proche : réflexions esthétiques sur une enquête anthropologique à Catane, Sicile, de septembre 2020 à mai 2021
Résumé
L’étranger est toujours situé, et défini par le regard de l’autre. En nommant l’un étranger, l’autre souhaite marquer la distance et la différence qui les séparent. La figure de l’étranger est réversible. Ce regard réciproque est au cœur de la démarche anthropologique aujourd’hui. En menant pendant huit mois une enquête de terrain à Catane, nous avons été amenés à nous questionner sur la nature des liens avec nos interlocuteurs. La relation de proximité nouée en quelques mois avec la plupart d’entre eux, nous a poussé à repenser cette distance à l’autre dans un espace urbain mis sous cloche en pleine pandémie. Notre mémoire propose une description et une réflexion sur cette ville sous covid, offrant une large place à la parole de dix de ses habitants. La plupart d’entre eux font partie d’un couple mixte, où l’une et l’autre personnes ont grandi avec des langues et cultures différentes. Les enjeux esthétiques de ce terrain sont multiples : l’altérité, l’ailleurs, l’exotisme, la nostalgie, l’amitié, la relation à la langue maternelle et à la langue de l’autre. Partant de l’axiome que l’étranger peut être chacun de nous, ce mémoire cherche à comprendre comment se nouent les relations de proximité entre êtres humains, au-delà des apparentes différences culturelles
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