Phylogenèse des perceptions temporelles. Une histoire naturelle du temps.
Résumé
Le débat philosophique sur la nature du temps est structuré par une oppositions entre théories A du temps, selon lesquelles il existe un écoulement objectif du temps et donc un moment présentant la particularité d’être le moment présent, et les théories B qui stipulent que les relations temporelles peuvent être systématiquement formulés en termes d’antériorité ou de simultanéité, sans faire appel à la notion d’un présent particulier ou d’une dynamique temporelle. L’argument par l’expérience, fondé sur notre appréhension immédiate de la temporalité, constitue une justification majeure des théories A. Il nous semble en effet faire l’expérience d’une dynamique des événements, être les témoins de changements perpétuels dans notre environnement et avoir un accès privilégié à un ensemble d’événements particuliers que nous qualifions de présents. Dans cet essai, je propose de montrer que ces perceptions sont compatibles avec les théories B, notamment la théorie B perspective selon laquelle il existe une relation de survenance entre les propriétés issues des théories A et les propriétés B, via une forme d’indexicalité relative au contexte de survenue des perceptions. Je propose de trouver dans la biologie de l’évolution des éléments explicatifs quant à l’existence de la perception de certains faits comme présents et de l’appréhension d’un apparent passage du temps.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)