Introduction : De nombreuses études se sont intéressées à l'impact de la congélation embryonnaire dans les grossesses mono-fœtales mais nous retrouvons peu d'études dans la littérature pour les grossesses gémellaires. Notre objectif était donc de comparer les issues obstétricales et périnatales des grossesses gémellaires bichoriales biamniotiques obtenues après transfert de 2 blastocystes frais versus 2 blastocystes congelés. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective bicentrique, entre 2011 et 2018, à partir de données provenant du centre d'assistance médicale à la procréation universitaire de Nantes et du centre Procréalis de La Roche sur Yon. Ont été incluses les grossesses gémellaires bichoriales biamniotiques obtenues après un transfert de 2 embryons au stade blastocyste et entraînant la naissance de 2 enfants viables, avec un terme ≥ 24 semaines. La population a été divisée en 2 groupes : 75 grossesses issues de TEF (transfert d'embryon frais) et 45 issues de TEC (transfert d'embryon congelé). Résultats : Notre étude retrouvait un Z-score de poids de naissance moins diminué dans les grossesses gémellaires issues d'un transfert d'embryons congelés que dans celles issues d'un TEF (p=0,025) ainsi qu'une majoration du taux de pré-éclampsie dans le groupe TEC (p=0,025). Il n'y avait pas de différence significative sur les autres complications obstétricales durant la grossesse ni sur le terme d'accouchement et les modalités d'accouchement. Conclusion : Dans les grossesses gémellaires, le TEC améliorerait le pronostic périnatal des nouveau-nés avec un Z score du poids de naissance moins diminué par rapport à celui des grossesses issues d'un TEF. Le risque obstétrical serait quant à lui majoré avec une augmentation de l'incidence de pré-éclampsie. Cependant les mécanismes physiopathologiques sont encore mal compris et les très rares études retrouvées dans la littérature sont discordantes sur ce sujet. La congélation n'impacterait par les autres complications obstétricales et issues périnatales. De nouvelles études sont nécessaires pour tenter de comprendre les mécanismes physiopathologiques.