Depuis la fin des années 1990, le système éducatif national français a mis en place des programmes de rattrapage pour faire face au phénomène de l’abandon scolaire. C’est le cas des "dispositifs-relais" qui accueillent les jeunes pour les aider à rompre avec leur environnement scolaire et social précaire. Quel est l’impact sur les élèves et les enseignants de ces actions menées parallèlement à l’enseignement général? Cette recherche vise à répondre à cette question. Grâce à une enquête ethnographique basée sur l’observation participante, ce travail interroge les liens entre une institution et des individus spécifiques. À mesure que les politiques éducatives évoluent et transforment le cadre institutionnel de ces programmes, quel impact ont-elles sur leurs utilisateurs? D’une part, ce mémoire se concentre sur le processus de recrutement des étudiants dans le système et sur la façon dont les étudiants considérés comme les « meilleurs » décrocheurs sont orientés vers ces « dispositifs-relais ». D’autre part, il examine le travail des enseignants à une époque où leur système connaît de profonds changements démographiques, institutionnels et structurels. Malgré l’image négative attachée à ces actions de rattrapage, enseignants et élèves y trouvent des ressources. Grâce aux rituels institutionnels, les enseignants développent un sens professionnel spécifique de la pratique et les élèves une forte identité collective.