Représentation sociale et stéréotypes autour du médecin anesthésiste-réanimateur parmi la classe médicale : première étude exploratoire transversale française
Abstract
Objectif : De nombreux éléments entrent en compte dans le choix de la spécialité d'exercice future, ainsi que dans les relations entre confrères de spécialités différentes. L'étude des représentations sociales offre des pistes de compréhension les expliquant. Nous avons donc cherché à décrire et interpréter la Représentation Sociale (RS) des Médecins Anesthésistes-Réanimateurs (MAR) français auprès de leurs pairs médicaux. Matériel et méthodes : Une enquête nationale en ligne a été envoyée à la communauté médicale française (étudiants, internes/DJ ou médecins séniors) pour recueillir les données sociodémographiques et professionnelles des répondants, leur expérience et leur connaissance de l'AR. Nous avons utilisé une méthodologie basée sur le concept de l'évocation sociale pour étudier les composantes de la RS des MAR. Les analyses statistiques qualitatives étaient basées sur la méthode validée de Reinert. Résultats : Au total, 405 réponses ont été analysées. Notre étude retrouve une RS du MAR qualifiée de neutre, quel que soit le statut médical des répondants. Elle comporte à la fois des éléments positifs en lien avec les qualités personnelles et professionnelles du MAR, mais également certains clichés plus négatifs en lien avec le quotidien et des particularités d'exercice perçues à propos du MAR, ainsi que des stéréotypes comportementaux. Deux variables semblaient indépendamment influencer cette RS : l'expérience professionnelle antérieure en AR (p < 0,001) et le fait d'envisager ou d'avoir pu envisager de choisir l'AR en 6ème année de médecine (p < 0.001). Conclusion : Notre étude est la première étude française à évaluer les stéréotypes du MAR par l'ensemble de la classe médicale, regroupant des qualificatifs élogieux, contrebalancés par des adjectifs assez hostiles. L'AR étant une spécialité plutôt attractive à l'examen national de classement français, cette dichotomie s'explique par la persistance de stéréotypes négatifs, probablement liés à une mauvaise connaissance de la spécialité et du métier. Ces résultats soulignent l'importance de donner aux étudiants en médecine français plus d'opportunités professionnelles pour découvrir la discipline AR. Nous devons, en tant que MAR, montrer la polyvalence et la transversalité de notre discipline auprès des jeunes étudiants comme de nos confrères. L'actualité récente, au travers de la Pandémie de SARS Cov-2, a bien souligné notre place centrale au cœur du système de soins français.
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