La fibrillation atriale est l'arythmie cardiaque la plus fréquente, responsable d'une morbimortalité importante, et demeure un problème de santé important. Le traitement interventionnel de la FA repose sur l'isolation des veines pulmonaires, stratégie partiellement mise en échec dans la FA persistante récidivante. La stratégie interventionnelle à adopter dans ce cas ne fait l'objet d'aucune recommandation. Au CHU de Nantes, jusqu'en 2019, le traitement des gradients électriques par radiofréquence était appliqué pour les patients récidivants de FA persistante après une première procédure d'isolation des veines pulmonaires. Cependant, la publication de plusieurs études décrivant un protocole de segmentation méthodique de l'oreillette gauche et d'alcoolisation de la veine de Marshall a fait évoluer la pratique, faisant délaisser le traitement des gradients pour la stratégie de segmentation. Cette étude rétrospective comparative observationnelle vise à évaluer l'efficacité à 1 an et la sécurité de la segmentation de l'OG associée à l'alcoolisation de la veine de Marshall comparativement au traitement des gradients électriques dans le traitement de la FA persistante récidivante après une première procédure d'isolation des veines pulmonaires. Le critère de jugement principal est l'absence de récidive de FA documentée à 1 an de la procédure. Les patients des deux groupes étaient des patients bénéficiant d'une procédure d'ablation de FA par radiofréquence, dans le cadre d'une récidive de FA persistante après au moins une procédure d'isolation des veines pulmonaires. Les patients du groupe « segmentation » bénéficiaient d'une segmentation de l'OG +/- alcoolisation de la VOM (procédures réalisées de période de septembre 2019 à avril 2022 soit 32 mois), les patients du groupe « gradients » bénéficiaient d'un traitement des gradients électriques (procédures réalisées de janvier 2017 à aout 2019). 61 patients ont été inclus dans le groupe « segmentation », 50 dans le groupe « gradient ». Aucune différence significative entre les deux groupes n'est retrouvée concernant les données biométriques (sexe, âge, poids), les facteurs de risque cardiovasculaire, les antécédents interventionnels ou les paramètres échographiques. A 1 an de la procédure, la prise en charge par segmentation +/- alcoolisation permet de diminuer le taux de récidive de 31,2 % par rapport au traitement des gradients (42,6 % de récidive vs 62%), de diminuer significativement le recours à l'Amiodarone de 48% dans le groupe « segmentation », sans différence en terme d'effet indésirable. Le traitement par segmentation de l'OG permet donc une réduction significative de la récidive de FA par rapport au traitement des gradients, dans le traitement de la FA persistante en récidive après une isolation des veines pulmonaires. Ces résultats valident donc a posteriori le changement de pratique locale.